La Bolivie possède un immense désert de sel. Un endroit fascinant où le ciel étoilé brille aussi sous les pieds des photographes.
Miroir de sel :
En Bolivie, à 3.600 mètres d’altitude, se déploie le plus vaste désert de sel au monde, le salar d’Uyuni (présentation par le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff). Cette zone s’étire sur plus de 150 kilomètres de long, pour une superficie totale de 10.582 km². Elle s’est formée il y a 14.000 ans suite à la lente disparition d’un lac préhistorique. Il a progressivement laissé la place à la plus grande croûte de sel sur Terre dont l’épaisseur varie de 2 à 120 mètres selon les endroits. On imagine sans peine la beauté du ciel nocturne depuis le salar d’Uyuni, loin de toute pollution lumineuse :
Après une éclipse de Soleil, la Lune nous revient sous la forme d’un fin croissant qui marque le début d’une nouvelle lunaison.
Virgule lunaire :
Rechercher un fin croissant en début de lunaison est toujours stimulant. Plus on est proche de la Nouvelle Lune (NL), plus l’exercice est délicat car le ciel est très clair. Le fin croissant que j’ai photographié dans la soirée du 21 avril était âgé d’une quarantaine d’heures. C’est loin d’être un record : en février 2015, je l’avais immortalisé 18 heures seulement après la NL. Mais le rendez-vous du 21 avril était un peu particulier :
Pour les musulmans, qui utilisent un calendrier lunaire, ce premier croissant marquait la fin du mois de jeûne du ramadan. L’occasion de se souhaiter «Aïd Moubarak !», «Heureuse fête !». Continuer la lecture →
En photographiant Westerhout 5, une nébuleuse dans Cassiopée, le télescope Hubble a révélé la présence d’un curieux globule sombre.
Constellation célèbre :
Cassiopée est l’une des constellations circumpolaires qui ne passent jamais sous l’horizon. Proche de l’étoile Polaire, elle est visible toutes les nuits. Traversée par la Voie lactée, la constellation est riche en étoiles. Elle est surtout connue pour avoir hébergé SN 1572, la célèbre nova de Tycho Brahe. Pour les astronomes amateurs, sa forme caractéristique en “W” permet de localiser le radiant d’où jaillissent les célèbres Perséides. Le télescope spatial Hubble a été dirigé vers Cassiopée pour immortaliser une discrète nébuleuse :
Surnommée Westerhout 5, cette nébuleuse (située à environ 7.000 AL), est le cinquième objet du catalogue de Gart Westerhout (1927-2012). Cet astronome néerlandais y a recensé 81 sources célestes ayant la particularité d’émettre un rayonnement radio. Continuer la lecture →
Le phénomène ne s’était pas produit depuis dix ans. Le 20 avril, une éclipse hybride (annulaire et totale), va traverser l’océan Indien.
Deux éclipses en une :
La Terre va connaître sa première éclipse solaire hybride depuis novembre 2013. De quoi s’agit-il ? Il se produit à peu près une éclipse de Soleil tous les six mois, mais la totalité n’est observable que dans une étroite bande. Si vous ne vous déplacez pas, soyez patient : en moyenne, l’ombre de la Lune repasse seulement tous les 370 ans au même endroit. Heureux les habitants de la ville américaine de Carbondale qui vont connaître deux éclipses totales en sept ans (à lire ici) !
Si vous êtes placé sur la ligne de centralité d’une éclipse de Soleil, vous assistez à une éclipse annulaire ou totale. Dans le premier cas, la Lune trop éloignée ne couvre pas totalement le Soleil, il reste un anneau lumineux. Dans le second cas, la Lune masque entièrement notre étoile pendant quelques minutes. L’éclipse hybride (ou mixte) est un mélange des deux. Continuer la lecture →
Saturne, la plus belle des planètes, redevient progressivement observable en fin de nuit. Voici comment profiter de son retour.
Lointaine merveille :
Saturne est la plus éloignée et la moins lumineuse des cinq planètes que l’on peut observer à l’œil nu. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est à l’opposé du Soleil). C’est alors la meilleure période pour l’observer. La dernière opposition a eu lieu le 14 août 2022, la prochaine le 27 août 2023. La sixième planète du Système solaire se situe à environ 9 unités astronomiques, un peu plus de 1,34 milliard de kilomètres. Après sa conjonction avec le Soleil au mois de février 2023, Saturne se hausse lentement dans le ciel en fin de nuit :
Je l’ai photographiée à l’aube du dimanche 16 avril, juste au-dessus du vieux croissant de Lune. Boîtier Nikon D3200, focale de 150 millimètres, 2 secondes de pose à 400 iso. Continuer la lecture →
Les astronomes ont assisté aux premiers instants d’un sursaut d’activité sur la comète 29P/S-W (29P/Schwassmann-Wachmann) .
Astre chevelu imprévisible :
Le 15 novembre 1927, deux astronomes allemands, F. Schwassmann et A. Wachmann découvrent une comète à l’Observatoire de Hambourg (Allemagne). L’astre chevelu, surnommé 29P/S-W, orbite un peu au delà de Jupiter, avec une période de 14,7 ans. C’est une très grosse comète d’environ 60 kilomètres de diamètre qui connaît de brusques sursauts d’éclat. Il arrive qu’en quelques semaines sa luminosité saute de la magnitude 16 à la magnitude 10. Un étrange comportement qui lui vaut d’être régulièrement observée, comme par exemple en 2003 par le télescope spatial Spitzer :
29P/S-W (29P/Schwassmann-Wachmann) semble littéralement exploser plusieurs fois par an. Des sursauts d’éclat qui pourraient s’expliquer par le cryovolcanisme (un phénomène que l’on observe également sur Titan). La surface gelée de la comète libère alors de la vapeur et des poussières qui enveloppent le noyau pendant plusieurs semaines :
Les astronomes avaient déjà pu suivre l’évolution du nuage de particules glacées autour du noyau (comme ci-dessus en 2013). Mais ils n’avaient pas encore eu l’opportunité d’observer le tout début d’une éruption. C’est désormais chose faite.
En passant à côté de l’amas des Pléiades, la planète Vénus nous offre un joli spectacle à suivre tout au long du mois d’avril.
Rencontre céleste :
Vénus poursuit son ascension le long de l’écliptique. Après son rendez-vous avec Jupiter le 2 mars, la plus brillante planète se dirige du côté d’un célèbre amas d’étoiles, celui des Pléiades. Profitez des belles soirées de ce mois d’avril pour admirer ce rapprochement. La plus courte distance apparente entre l’amas et la planète sera inférieure à trois degrés dans la soirée du 11. Mais le spectacle a déjà commencé, comme le montre ce cliché que j’ai réalisé le 07 avril en début de nuit :
Après le 11, l’écart entre les protagonistes va augmenter de nouveau, mais la scène est toujours plaisante à regarder. Le 22, un jeune croissant de Lune se glissera au milieu pour notre plus grand bonheur. Continuer la lecture →
Premier objet du célèbre catalogue Messier, la nébuleuse du Crabe révèle sa splendeur sur cette image réalisée par le télescope Mayall.
La spectaculaire mort d’une étoile :
En l’an 1054, une étoile nouvelle s’invita dans la constellation du Taureau (connue pour abriter le célèbre amas d’étoiles des Pléiades). Visible pendant des mois sans instrument, son apparition fut mentionnée par des observateurs chinois et arabes. Il s’agissait de l’explosion d’une étoile agonisante, une supernova qui entra dans l’histoire sous l’appellation SN 1054. Cette supernova laissa place ensuite à un pulsar (découvert en 1968) et surtout à une nébuleuse en perpétuelle expansion, la nébuleuse du Crabe :
En 1758, l’astronome français Charles Messier découvrit la nébuleuse par hasard, alors qu’il était à la recherche de la comète de Halley. Pour éviter de confondre les objets nébuleux avec la comète, Messier décida de faire la liste de ces objets. Ainsi naquit le célèbre catalogue Messier dont le premier objet est la nébuleuse du Crabe (M 1). Continuer la lecture →
Le passage de l’éclatante Vénus à proximité de l’amas d’étoiles des Pléiades sera l’un des temps forts de ce mois d’avril 2023.
Rencontre printanière :
Après son rendez-vous avec Jupiter le 2 mars, Vénus continue de se hisser le long de l’écliptique. Au cours du mois d’avril 2023, la plus brillante planète quitte la constellation du Bélier pour celle du Taureau. Ce déplacement apparent l’entraîne non loin du célèbre amas d’étoiles des Pléiades, comme ce fut le cas par exemple en 2015 :
Le spectacle est toujours au rendez-vous, mais l’écart entre les deux varie. Cette année, la séparation entre Vénus et les Pléiades sera d’un peu moins de trois degrés. Un joli rapprochement qu’on peut suivre jusqu’au plus petit écart dans la soirée du 11.
Avril 2023 dans le détail :
Le 2, la Lune gibbeuse croissante navigue à proximité de la brillante étoile Régulus.
Le 6, c’est la quatrième Pleine Lune de l’année. Elle est accompagnée toute la nuit par Spica de la Vierge.
Le 7, Vénus n’est plus qu’à cinq degrés de l’amas des Pléiades. Le rapprochement est à observer en direction de l’Ouest après le crépuscule.
Le 10 à l’aube, la Lune gibbeuse décroissante est aux côtés d’Antarès.
Du 10 au 12, Vénus est au plus près des Pléiades. Une paire de jumelles permet de mieux apprécier ce spectacle, révélant de nombreuses étoiles faibles dans l’amas.
Le 13, c’est le Dernier Quartier de Lune.
Le 16 à l’aube, le dernier croissant de Lune est à côté de Saturne.
Le 20, c’est la Nouvelle Lune. L’occasion pour les habitants de l’Australie et de l’Indonésie d’assister à une éclipse de Soleil.
Le 21 au crépuscule, le très fin croissant de Lune est visible sur l’horizon Ouest, non loin de Mercure.
Le 22 en soirée, le fin croissant accompagne l’amas des Pléiades. Le soir suivant, il est à côté de Vénus.
Le 26, veille du Premier Quartier, la Lune côtoie la planète Mars.