Au cours de ce mois de mars 2022, le retour du printemps s’accompagne d’un trio planétaire dans le ciel du matin.
Les planètes reviennent à l’aube :
Si nous avons admiré les planètes en soirée à la fin de l’année dernière, elles s’installent maintenant dans le ciel du matin. En ce mois de mars 2022, Vénus, Mars et Saturne vous donnent rendez-vous en fin de nuit. Jupiter, en conjonction avec le Soleil, les rejoindra le mois prochain. Quant à Mercure, nous la retrouverons également en avril, mais le soir.
Actuellement postées au zénith en début de nuit, les fausses jumelles Castor et Pollux sont deux brillantes étoiles à découvrir.
Dans le prolongement d’Orion :
Pour localiser les étoiles Castor et Pollux (fils jumeaux de Zeus et de Léda dans la mythologie grecque), vous devez déjà repérer Orion. La plus belle constellation hivernale est visible plein Sud en début de nuit. Cherchez-la à mi-chemin entre l’horizon et le zénith. Bételgeuse symbolise l’épaule droite du chasseur, Rigel son pied gauche. En prolongeant deux fois une ligne imaginaire qui passe par ces astres, vous arrivez à Castor et Pollux.
Cette fin de lunaison m’a donné l’occasion de photographier à l’aube le croissant de Lune au-dessus du château de Beauregard dans l’Ain.
Un château qui domine la Saône :
L’origine du château de Beauregard remonte au XIIIe siècle. C’est Gui de Chabeu, seigneur de Saint Trivier, qui décide sa construction vers 1260. L’édifice est édifié sur une colline au pied de laquelle coule la Saône. Le château doit protéger Villefranche qui se situe sur la rive opposée du fleuve. Victime de plusieurs saccages, l’ouvrage est rénové au XVe siècle par Pierre de Bourbon et Anne de Beaujeu. Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, il tombe peu à peu en ruines.
Le château est racheté en 1860 par Henri Bouchet. Avec l’architecte Charles Martin, ils incluent les vestiges du château-fort datant du XVe siècle (notamment une tour crénelée) à un nouveau corps de bâtiment. La famille Bouchet est toujours propriétaire de ce château qui ne se visite pas. Continuer la lecture de Le château de Beauregard sous un croissant de Lune→
Les satellites artificiels sont de plus en plus nombreux. Une pollution du ciel nocturne qui vient s’ajouter aux multiples éclairages.
Rayures lumineuses :
Cinq minutes. C’est le temps nécessaire à l’astrophotographe russe Yulia Zhulikova pour révéler l’ampleur du désastre. Une multitude de traits lumineux zèbrent son cliché du ciel nocturne, cliché réalisé en juillet 2021. Des satellites artificiels passent dans tous les sens, une pollution grandissante qui inquiète de plus en plus les astronomes. Yulia Zhulikova avait pourtant choisi de fuir les lumières parasites en s’installant sur les bords du lac de Toktogoul dans le Kirghizistan. Mais même loin des villes, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur.
Depuis plus de 25 ans, Yannick Le Garrec invite tous les publics à découvrir les beautés du ciel nocturne à travers ses télescopes.
Naissance d’une passion :
Il suffit parfois d’un livre pour faire basculer le destin d’un jeune garçon. En 1977, Yannick Le Garrec, jeune collégien de 11 ans, met la main sur un ouvrage de Philippe de La Cotardière, écrivain et journaliste scientifique. Après cette lecture, Yannick se lance dans l’observation du ciel avec une paire de jumelles, tout en écoutant les émissions radiophoniques de Pierre Kohler. À cette époque, il découvre également la photographie argentique. Peu après, il s’inscrit au club d’astronomie de son lycée, où il participe à la taille d’un miroir de télescope.
Dans les montagnes de Slovénie, la nuit offre une vision apaisante. Pourtant, l’église du Saint-Esprit commémore de terribles combats.
Sanglantes batailles :
Nous sommes sur la colline de Javorca, en Slovénie. Ici se dresse une petite église depuis 1916. Sur ses murs et son plafond, les noms des 2.800 soldats tombés au cours d’une douzaine de combats. C’était pendant la Première Guerre mondiale, quand l’Autriche-Hongrie se battait contre l’Italie. Cette église en bois a été imaginée par un lieutenant autrichien, Remigius Geyling, ami du peintre Gustav Klimt. Loin derrière se détache le Triglav, plus haut sommet de Slovénie (2.864 mètres).
L’astrophotographe Matej Mlakar s’y est rendu pour immortaliser la Voie lactée hivernale. Son image est une composition réalisée à partir de quinze clichés pour le paysage et quarante-sept pour le ciel. Devant la quiétude des lieux, on a du mal à imaginer ce qui s’est déroulé dans ces montagnes il y a un peu plus d’un siècle. Continuer la lecture de En Slovénie, la Voie lactée enjambe une église du Souvenir→
C’est un phénomène très rare : on observe actuellement trois supernovae dans NGC 5605, une lointaine galaxie spirale.
Explosions cataclysmiques :
Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernovae. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :
En 2022, nous suivrons le retour de Mars, au plus près le 8 décembre. La Planète rouge est actuellement observable du côté de Vénus.
Une planète intrigante :
Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires dont l’aspect change au fil des saisons.
La chute d’une comète pourrait expliquer le surprenant déclin des groupes d’Amérindiens de la culture Hopewell il y a 1.500 ans.
Hopewell, sept siècles de culture :
Les Amérindiens de l’Est de l’Amérique du Nord ont connu une intense période d’échanges culturels et commerciaux à partir du IIe siècle av. J.-C. Installés le long des cours d’eau, ils vivaient principalement de l’agriculture (tournesol, citrouille, orge, maïs…). Les sites qu’ils ont occupés se caractérisent par la présence de grands tumulus funéraires. Le premier d’entre eux fut étudié dans les années 1890 sur un terrain appartenant à M. C. Hopewell, lequel a donné son nom à cette culture. On a retrouvé sur ces sites une grande variété d’objets (bijoux et ustensiles) en os, en bois, et même en métal. Ces peuples Amérindiens avaient également développé un vaste réseau de voies commerciales reliant le Golfe du Mexique à l’actuel Canada.
Malgré son aspect obscur, la nébuleuse de l’Hippocampe, un nuage moléculaire interstellaire, cache plusieurs pouponnières d’étoiles.
Dans les bras de Céphée :
La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Mais revenons à Barnard 150, l’un des 182 objets du catalogue de l’astronome Edward E. Barnard.