Archives pour l'étiquette constellation de l’Hydre

Abell 33, la nébuleuse planétaire et son diamant

Tel un diamant serti sur une bague bleutée, l’astre qui brille sur le bord de cette nébuleuse planétaire rend Abell 33 unique. 

Discrète nébuleuse :

C’est un diamant que vous ne verrez pas dans un petit télescope. Car Abell 33 est une discrète nébuleuse planétaire (NP) située dans la constellation australe de l’Hydre. Avec une magnitude de 13, elle ne se dévoile que dans les instruments de grand diamètre. Regardez par exemple le dessin qu’en a réalisé Bertrand Laville. Photographique ment, il faut toute la puissance du Very Large Telescope pour nous en offrir ce saisissant portrait. Située à environ 2.700 années-lumière (AL), il s’agit de la 33eme NP du catalogue publié en 1958 par l’astronome américain George Ogden Abell :

Mais l’originalité de cette nébuleuse planétaire tient surtout dans la présence d’une étoile en avant-plan. HD 83535, c’est son nom, est beaucoup plus brillante (magnitude 7). Par le plus grand des hasards, l’astre coïncide avec le bord de la NP, lui donnant cet aspect si caractéristique. Continuer la lecture

M83 : quinze amateurs s’unissent pour un magnifique portrait

Quinze astronomes amateurs ont mis en commun leurs compétences pour réaliser une superbe image de la galaxie spirale M83.

Une galaxie flamboyante :

M83 (NGC 5236) est une galaxie spirale intermédiaire vue de face et située dans la constellation australe de l’Hydre. Elle se trouve à environ 15,2 millions d’années-lumière de la Voie lactée et ressemble beaucoup à la galaxie du Moulinet, M101. C’est pour cette raison que M83 est parfois appelée la galaxie australe du Moulinet. Elle a été découverte en 1752 par Nicolas-Louis de Lacaille. La même année, cet astronome français dénichait également la célèbre nébuleuse de la Carène. En 2014, le télescope spatial Hubble avait immortalisé cette galaxie :

La galaxie australe du Moulinet (NGC 5236) photographiée en 2014 par le télescope spatial Hubble. © NASA/ESA/The Hubble Heritage Team (STScI/AURA)

Mais comment rivaliser avec les grands télescopes professionnels pour tirer le portrait de cette flamboyante galaxie ? C’est le projet un peu fou qui a mobilisé quinze astronomes amateurs italiens. Continuer la lecture

NGC 3314, l’incroyable (fausse) collision entre deux galaxies

En étudiant NGC 3314, les astronomes ont découvert qu’il s’agissait de deux galaxies sur la même ligne de visée sans aucun lien physique.

Choc cosmique :

Lorsqu’en 1835, l’astronome britannique John Herschel (fils de William Herschel) découvre NGC 3314, il a de quoi être perplexe. Ce qu’il observe dans la constellation de l’Hydre ressemble à une magnifique collision cosmique. On y voit deux galaxies spirales dont les bras se superposent allègrement. La collision semble si parfaite que les astronomes vont y croire pendant plus d’un siècle.

L’Hydre est la plus longue des constellations, glissant de la Vierge au Cancer. © Stelvision

Il faut dire que l’on ne cesse d’observer des rencontres cosmiques. Les grands télescopes construits au XXe siècle nous offrent d’étonnantes images de ces collisions. À l’image de  l’objet de Mayall dans la Grande Ourse. Pourtant, à partir des années 1960, le doute s’installe progressivement concernant NGC 3314.

Perspective trompeuse :

Lorsque des galaxies interagissent, les forces de marée gravitationnelles étirent les belligérants et leur donnent des formes torsadées. La collision déclenche également des flambées de naissances stellaires qui se traduisent par une profusion d’étoiles bleues brillantes et de nuages ​​de gaz. Rien de tout cela n’est visible quand on regarde NGC 3314 !

NGC 3314 est le résultat de l’alignement parfait de deux galaxies. © ESO/Iodice et al.

Dans les années 1980, les astronomes découvrent que les deux galaxies (A et B) qui composent NGC 3314 sont en réalité beaucoup trop éloignés pour interagir. La première est située à 110 millions d’années-lumière, la seconde à 140 millions. Par un incroyable concours de circonstance, elles sont parfaitement alignées quand on les observe depuis la Terre !

À savoir :
  • NGC 3314 n’est pas vraiment à la portée de tous les instruments d’astronomie. Sa magnitude de 12,5 la réserve aux télescopes de grand diamètre. Le portrait de cet objet cosmique est visible en détail sur la page du télescope spatial Hubble et sur celle du Very Large Telescope.
  • Le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fut édité pour la première fois en 1888.

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Gros plan sur la nébuleuse planétaire ESO 378-1

Le grand télescope de l’ESO a réalisé une magnifique image de la nébuleuse planétaire australe du Hibou, une bulle de gaz crachée par une étoile mourante.

Les astronomes voulaient peut-être éviter de faire des jaloux quand ils ont décidé de nommer une nébuleuse du Hibou dans chaque hémisphère céleste. Dans le ciel boréal il y a Messier 97 à environ 2000 années-lumière dans la constellation de la Grande Ourse qui fut découverte en 1781 par l’astronome français Pierre Méchain. Tout comme la célèbre nébuleuse de la Lyre, Messier 97 fait partie de la grande famille des nébuleuses planétaires.

En vidéo : voyage en direction de la nébuleuse de la Lyre

L’autre nébuleuse du Hibou, celle du ciel austral, se trouve à 3500 années-lumière dans la constellation de l’Hydre ; elle porte la référence ESO 378-1 dans un atlas photographique réalisé entre 1971 et 1998 par une télescope de 1 m de diamètre installé par l’ESO à La Silla au Chili. L’image ci-dessous a été réalisée avec l’un des Very Large Telescope.

eso

Lorsqu’une étoile pas trop grosse (moins de 8 masses solaires) arrive en fin de vie, elle projette dans l’espace ses couches externes qui forment une bulle gazeuse en expansion.

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Tom Wagg, découvreur d’une exoplanète à l’âge de 15 ans

Les astronomes viennent de confirmer une découverte réalisée il y a deux ans : Tom Wagg, 15 ans, avait soupçonné l’existence d’une exoplanète sur un cliché.

Depuis la première découverte d’une exoplanète en 1995 (51 Pegasi b) par les astronomes Michel Mayor et Didier Queloz à l’Observatoire de Haute-Provence, la liste n’a cessé de s’allonger et on compte aujourd’hui environ 2000 exoplanètes.

tom_wagg

Parmi les récentes découvertes, WASP-142b est une nouvelle Jupiter chaude située à 1000 années-lumière de nous dans la constellation australe de l’Hydre qui tourne en seulement deux jours autour de son étoile. Cette exoplanète serait presque passée inaperçue si elle n’avait pas été découverte par un jeune garçon, Tom Wagg, 17 ans aujourd’hui.

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