Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

Ce mois d’août 2025 sera peut-être pour vous l’occasion de découvrir le ciel nocturne en participant aux Nuits des étoiles.

Faites une pause, levez les yeux :

Août 2025 ne dérogera pas à la règle. Cette année encore, une nouvelle édition (la trente-cinquième) des Nuits des étoiles mettra le ciel nocturne à la portée de tous. Cette manifestation fut proposée pour la première fois en 1991 par les astrophysiciens Daniel Kunth et Hubert Reeves. Un peu partout sur le territoire, des centaines d’associations vous accueilleront les 1, 2 et 3 août. S’il faudra attendre la seconde partie de la nuit pour admirer Saturne, le célèbre Triangle d’été et la Voie lactée se dévoileront en première partie.

Nuits des étoiles en juillet 2019 à Dijon. © Jean-Baptiste Feldmann

Les passionnés se feront une joie de vous dévoiler les joyaux du ciel (comme la nébuleuse du Trèfle) dans leurs télescopes. Quant au reste du mois, il offrira quelques jolies observations, détaillées dans le paragraphe suivant.  Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois d’août 2025

28 juillet 1851, première image d’une éclipse de Soleil

C’est le 28 juillet 1851 que l’astronome prussien Julius Berkowski réalisa la première image (un daguerréotype) d’une éclipse de Soleil.

Spectacle céleste :

Une éclipse de Soleil est sans doute le plus beau spectacle astronomique qui soit. Mais ce fut aussi pendant longtemps la seule occasion de pouvoir brièvement étudier la couronne solaire. Il n’est donc pas étonnant que les astronomes se soient mobilisés à l’occasion de chaque rendez-vous entre le Soleil et la Lune. En raison de la rareté des phénomènes, la science des éclipses est assez récente :

Protubérances et grains de Baily au cours de l’éclipse du 8 avril 2024. © Bryon Wiley

Bien sûr, la couronne solaire est observée depuis longtemps. Mais pour les protubérances, il faut attendre l’éclipse du 8 juillet 1842. À cette occasion, elles sont signalées pour la première fois par Francis Baily, l’astronome anglais qui a déjà découvert les grains de Baily en 1836. Mais comment immortaliser ces phénomènes de façon plus objective que le dessin ? Continuer la lecture de 28 juillet 1851, première image d’une éclipse de Soleil

Image insolite : Phobos survole le cratère martien Herschel

Retour sur une incroyable image réalisée en 1977 par l’orbiteur Viking 1 qui survola le satellite Phobos sur fond de cratère martien.

Un astronome soutenu par son épouse :

Les deux satellites naturels de Mars, Phobos et Deimos, ont été découverts en 1877. Cette année-là, l’opposition de la Planète rouge était particulièrement favorable. Le 5 septembre, elle n’était qu’à 56,2 millions de kilomètres de nous et de nombreux télescopes la pointèrent. Avec l’espoir de découvrir d’éventuels satellites, l’astronome Asaph Hall avait décidé de l’étudier à partir du mois d’août à l’Observatoire de Washington. Ne voyant rien, il était prêt à abandonner son projet, quand sa femme Angelina Stickney l’exhorta à ne pas renoncer. Une bonne idée, puisque Hall découvrit Deimos le 12 août 1877 et Phobos cinq jours plus tard !

Phobos se glisse entre l’orbiteur Viking 1 et la planète Mars. © NASA/Michael Benson

L’image ci-dessus a été prise presque un siècle plus tard, le 26 septembre 1977, par Viking Orbiter 1. Elle a été ultérieurement colorisée  (en 2003) par l’artiste Michael Benson. On y voit la lune (sombre) survoler le cratère d’impact Herschel, qui se situe dans Mare Tyrrhenum.

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La grande comète Hale-Bopp était découverte il y a 30 ans

Elle a été l’une des plus belles comètes du XXe siècle. Zoom sur Hale-Bopp, un astre chevelu découvert par deux amateurs américains.

Découverte d’amateurs :

L’histoire débute dans la nuit du 23 juillet 1995. Deux astronomes amateurs américains qui ne se connaissent pas scrutent le ciel avec leur télescope : Alan Hale depuis le Nouveau-Mexique et Thomas Bopp en Arizona. En visant la constellation du Sagittaire, ils découvrent une petite tache diffuse qui n’est pas référencée dans leurs atlas célestes et en informent le Minor Planet Center. Il s’agit bien d’une nouvelle comète qui va prendre leur nom.

La comète Hale-Bopp déploie ses deux queues au printemps 1997. © Jerry Lodriguss

Il s’avère très rapidement que C/1995 O1 est une grosse comète très active (le télescope spatial Hubble permet d’estimer le diamètre de son noyau à quarante kilomètres).

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On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Bételgeuse, la célèbre étoile supergéante rouge, a un discret compagnon, qui vient d’être découvert par le télescope Gemini Nord.

Vedette imprévisible :

S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Celle qui symbolise l’épaule du chasseur Orion fait en effet régulièrement parler d’elle. Ce fut le cas par exemple lorsqu’elle a été occultée par un astéroïde, et surtout au moment de son grand obscurcissement. Cet astre intriguant devrait même finir par exploser en supernova, devenant alors visible en plein jour ! Quand ? Cela, personne ne peut le prévoir. Peut-être la nuit prochaine ou dans cent mille ans, comme l’explique l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. Dernièrement, une équipe internationale d’astrophysiciens a même suggéré que l’explosion s’était peut-être déjà produite…

Un autre regard sur la nébuleuse d’Orion. Notez la couleur orangée de Bételgeuse.  © Jean-Baptiste Feldmann

En tout cas, une chose est sûre, c’est que les sautes d’humeur de cette supergéante rouge sont connues depuis longtemps. D’ailleurs, on en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (à lire sur arXiv). Continuer la lecture de On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !

Il y a dix ans, la sonde New Horizons survolait Pluton

Le 14 juillet 2015, la sonde américaine New Horizons nous transmettait d’incroyables images de la surface de Pluton.

Un long voyage :

New Horizons a survolé la planète naine Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 12.500 kilomètres. Lancée le 19 janvier 2006, la sonde américaine était alimentée en énergie par 11 kilogrammes de plutonium. En effet, son voyage l’emmenait trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. À son bord, huit instruments scientifiques dont un spectromètre qui a confirmé la présence de méthane sur Pluton sous forme de glace (la température de surface avoisine les -223°C).

En vidéo : survolez pour la première fois les plaines et montages gelées de Pluton

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La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été

Surnommée Trifide ou nébuleuse du Trèfle, Messier 20 est une merveille céleste nichée dans la constellation du Sagittaire.

Une nébuleuse incontournable :

Depuis sa découverte en juin 1764 par Charles Messier, la nébuleuse du Trèfle fascine les amoureux du ciel nocturne. L’astronome français, qui la classa en vingtième position dans son célèbre catalogue, ne remarqua pas sa forme si particulière. Le mérite en revint à John Herschel (fils du célèbre William Herschel) soixante ans plus tard. Il constata que des chenaux sombres semblaient diviser la nébuleuse en trois et lui donna alors le nom de Trifide. Cette forme de trèfle est évidente sur les photographies de Messier 20 :

Messier 20, une nébuleuse en forme de trèfle dans le Sagittaire. © Luigi Morrone

Outre la beauté qu’elles procurent à cette nébuleuse, les couleurs nous donnent également des informations scientifiques. La zone bleutée correspond à une nébuleuse par réflexion, dans laquelle la poussière diffuse la lumière de jeunes étoiles. Le rouge est typique des nébuleuses en émission, où l’hydrogène ionisé par le rayonnement stellaire produit cette coloration. Quant aux sillons sombres, aucune étoile n’y est encore née pour faire briller le gaz et la poussière qui les composent.  Continuer la lecture de La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été

Croquis célestes : le plaisir au bout du crayon

Faire des croquis de ses observations astronomiques, voilà une activité facile à mettre en œuvre et peu onéreuse.

Des croquis, plus simples que des dessins :

Le dessin astronomique connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, porté par quelques passionnés. On consultera avec plaisir les sites de Bertrand LavilleSerge Vieillard, Michel Deconinck ou encore Laurent Oumar. Mais tout le monde n’a pas la fibre artistique. Parlons plutôt de croquis astronomiques, une formule qui ne fera pas reculer les néophytes. Ce sont de simples représentations sur carnet réalisées l’œil à l’oculaire, puis mises au propre :

Un croquis pour garder un souvenir de chaque observation. © Jean-Baptiste Feldmann

Un ou deux crayons à papier, une gomme, un carnet A5 papier blanc (150 grammes) éclairé, il suffit de peu de matériel pour se lancer :

Le croquis astro requiert très peu de matériel. © Jean-Baptiste Feldmann

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Photographier l’ISS, le défi de Charline Giroud

Savez-vous qu’on peut photographier la Station spatiale (ISS) en plein jour avec un télescope ? C’est le défi relevé par Charline Giroud.

Meccano géant au-dessus de nos têtes :

La Station spatiale internationale (ISS en anglais pour International Space Station) circule à environ 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle est le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine, européenne, japonaise et canadienne. L’assemblage de cette structure de plus de 300 tonnes grande comme un terrain de football a commencé en 1998. Depuis, elle est occupée en permanence par des astronautes qui la rejoignent désormais avec la capsule Crew Dragon :

Passage de l’ISS au-dessus du château des Carbonnières. © Jean-Baptiste Feldmann

À l’œil nu, on peut facilement suivre le déplacement dans le ciel de l’ISS, qui est aussi brillante que Jupiter. On peut également photographier sa trace lumineuse (voir l’image ci-dessus). Mais c’est avec un télescope que l’astrophotographe Charline Giroud a choisi de la photographier, une tâche bien plus ardue. Continuer la lecture de Photographier l’ISS, le défi de Charline Giroud