Premier croissant de Lune de l’été

L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin. 

Chaudes soirées :

C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :

Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :

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En vidéo : la folle aventure du rover IDEFIX sur Phobos

IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.

Phobos, une lune mystérieuse :

IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :

Le satellite Phobos photographié devant la planète Mars par la sonde européenne Mars Express. © ESA/DLR/FUBerlin/AndreaLuck

Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.

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La brillante nova V462 Lupi est désormais visible à l’œil nu

Les astronomes suivent avec intérêt l’augmentation d’éclat de la nova V462 Lupi, découverte dans la constellation du Loup le 12 juin.

Nova en vue sur l’horizon Sud :

V462 Lupi a été découverte par l’un des télescopes automatiques du réseau de surveillance ASAS-SN le 12 juin. À cette date, la nova avait une magnitude de 8,7. Depuis, son éclat ne cesse d’augmenter et elle est désormais visible à l’œil nu. Elle a d’ailleurs été photographiée par plusieurs amateurs : Tomio Akutsu, Christopher Go ou encore Dawid Moździerski. Je vous invite à retrouver cartes et infos dans l’article proposé par Sky & Telescope :

Un horizon Sud très dégagé est indispensable pour pointer la nova du Loup. © Stellarium
Un horizon Sud très dégagé est indispensable pour pointer la nova du Loup. © Stellarium

Comme la nova se situe dans la constellation australe du Loup, il est préférable de l’observer depuis les basses latitudes. J’ai obtenu la carte ci-dessus sur Stellarium en choisissant de placer l’observateur à Marseille. Ci-dessous, je vous propose un champ plus réduit pour localiser la nova :

Carte de repérage aux jumelles de la nova du Loup. © Stellarium

Mais qu’est-ce qu’une nova ? L’astrophysicien Jean-Pierre Luminet nous explique que ce phénomène lumineux implique un transfert de matière entre deux astres, une géante rouge et une naine blanche. Lorsque leurs mouvements orbitaux les rapprochent, la naine blanche arrache de la matière à sa voisine et devient beaucoup plus lumineuse : on parle alors de variable cataclysmique. Ce phénomène cyclique devrait par exemple se manifester prochainement sur T Coronae Borealis (T CrB) dont on attend toujours l’explosion. Continuer la lecture de La brillante nova V462 Lupi est désormais visible à l’œil nu

Découvrez le Mur droit, une fascinante formation lunaire

Une petite lunette astronomique ou un modeste télescope permettent de découvrir l’étonnant Mur droit ou Rupes recta.

L’épée dans la Lune :

Le Mur droit est sans doute la plus étonnante curiosité lunaire. Située sur la bordure Est de la Mer des Nuées (Mare Nubium), cette formation est observable avec un éclairage optimal juste après le Premier Quartier ou juste avant le Dernier Quartier. Pas besoin d’un gros instrument, un grossissement d’une cinquantaine de fois suffit pour la détailler :

Localisation du Mur droit en bordure de la mer des Nuées.

Cette curiosité fut découverte en 1650 par l’astronome et mathématicien hollandais Christian Huygens qui la surnommait l’épée dans la Lune. Si vous observez le Mur droit juste après le Premier Quartier (comme sur l’image ci-dessous réalisée par Aerts Leo) vous allez penser qu’il s’agit d’une haute falaise projetant son ombre dans la Mer des Nuées :

Le Mur droit photographié le 6 avril 2025 avec un télescope Celestron 14. © Aerts Leo

Il n’en est rien : c’est l’éclairage rasant qui produit cet effet. Rupes recta est en réalité une dénivellation de 300 mètres qui court sur 120 kilomètres de long. Cette longue pente douce résulte très probablement d’un affaissement du sol qui s’est produit lors du refroidissement de la mer des Nuées (une formation identique, Rupes Cauchy, est observable dans la Mer de la Tranquillité). L’astrodessinateur Laurent Oumar nous fait visiter cette région lunaire :

Lorsque vous aurez fini d’explorer Rupes recta, prenez un peu de temps pour admirer quelques jolis cratères d’impact de part et d’autre : à l’Est se trouve Thebit (57 km de diamètre) avec un second cratère, Thebit A (20 km) à cheval sur son rempart suivi d’un troisième encore plus petit (Thebit L, 12 km). À l’Ouest se trouvent les cratères Birt (17 km) et Birt A (7 km). Il faut un grand télescope et une atmosphère stable pour observer la faille Rima Birt :

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la Chaîne de Markarian revisitée en 660 heures de poses !

À partir des clichés de trente astrophotographes, le collectif Overall Photons a reconstitué une incroyable image de la Chaîne de Markarian.

Galaxies de printemps :

Les galaxies de la Chaîne de Markarian s’observent au printemps. C’est en effet la saison idéale, en raison des nuits encore assez longues et des températures en hausse. Les astronomes apprécient particulièrement celles qui peuplent les constellations du Lion, de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice. Parmi elles, une chaîne de huit galaxies à cheval entre la Vierge et la Chevelure de Bérénice. En 1961, l’astronome arménien Benjamin Markarian découvrit qu’elles étaient liées physiquement. De fait, l’étude de leur spectre révèle un mouvement identique dans l’espace :

Il s’agit de M84 (NGC 4374), M86 (NGC 4406), NGC 4477, NGC 4473, NGC 4461, NGC 4458, NGC 4438 et NGC 4435. Les deux plus brillantes (M 84 et M 86) ont été cataloguées par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Les six autres ont été référencées ultérieurement dans le New General Catalog of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) établi par John Dreyer à la fin du XIXe siècle.

Fantastique image des galaxies de la Chaîne de Markarian. © Overall Photons

Le collectif Overall Photons vient de dévoiler un cliché époustouflant de cette région céleste. Il est le résultat de 660 heures de poses cumulées entre trente astrophotographes ! On n’ose imaginer le temps qu’il aura fallu pour assembler et harmoniser les différents clichés… L’image finale révèle de très faibles halos galactiques composés de gaz et d’étoiles, ainsi que des filaments d’hydrogène ionisé (en rouge) reliant les galaxies. Ce collectif a déjà  réalisé une très belle image collaborative de l’amas de galaxies de Persée.

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Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses

Fred Espenak était fasciné par les éclipses de Soleil. Depuis un demi-siècle, il parcourait le monde pour les admirer.

Monsieur Eclipse :

On avait fini par le surnommer “Mr Eclipse“. Depuis l’observation de sa première éclipse totale de Soleil en mars 1970, Fred Espenak n’avait jamais cessé de les admirer et d’en calculer les paramètres. Cet astrophysicien (à la retraite depuis 2009) en a observé plus d’une trentaine. Il avait l’habitude de dire : “ Sur l’échelle de la beauté des phénomènes naturels, une éclipse partielle de Soleil est de 3, et une éclipse totale est d’un million. Rien n’est comparable à une éclipse totale. Si vous habitez près de la trajectoire de l’éclipse totale, mais légèrement en dehors, et que vous décidez de ne pas vous y rendre le jour J, vos voisins et amis qui assisteront à l’éclipse vous en parleront et vous le regretterez. Alors, efforcez-vous d’aller voir l’éclipse totale si possible. »

Fred Espenak a observé plus d’une trentaine d’éclipses totales de Soleil. @ NASA

Lorsqu’il travaillait au Goddard Space Flight Center, Fred Espenak se consacrait au développement et à l’utilisation de spectromètres infrarouges pour sonder les atmosphères des planètes, une activité qui le conduisait à utiliser les plus grands télescopes de la planète. La surveillance de l’ozone dans l’atmosphère de Mars, la détection des vents sur Vénus, Mars et Titan, ou encore l’étude des hydrocarbures dans les stratosphères de Jupiter et Saturne n’avaient pas de secret pour lui. Continuer la lecture de Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses

Éphémérides : le ciel du mois de juin 2025

Au cours de ce mois de juin 2025, la Lune est de nouveau à l’honneur et les nuages noctiluques pourraient vous étonner.

Pas de nuit noire :

Qu’observer en juin 2025, alors que les nuits sont les plus courtes de l’année ?  Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la nuit pour admirer le ciel. Outre l’étude des taches solaires (voir comment observer l’activité solaire en toute sécurité), nous entrons dans la bonne période pour guetter les fugaces nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais). Ces nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires :

Festival de nuages noctiluques à l’aube durant l’été 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais le mois de juin est surtout l’occasion d’admirer la Lune au télescope dans le cadre de l’opération On The Moon Again qui se déroulera du 06 au 08 juin. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juin 2025