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La comète 67P est-elle vraiment rouge ?

L’American Geophysical Union vient de publier la première image en couleurs de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Il s’agit d’un compositage de 3 clichés noir et blanc pris à l’aide de différents filtres par la caméra Osiris qui se trouve à bord de l’orbiteur Rosetta. Ce dernier poursuit en effet sa mission autour de la comète, sur laquelle l’atterrisseur Philae (toujours pas localisé) s’est endormi.

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Cette image présente une étonnante couleur rouge, bien loin de ce que nous avons l’habitude de voir : les comètes, mélange de glace et de poussière, sont des astres dont la surface est d’un gris très sombre. Alors d’où vient cette teinte ?

Pour les scientifiques, cette couleur a deux origines :

  • un décalage vers le rouge du spectre de la lumière solaire renvoyée par la surface de 67P. Ce décalage est provoqué par la forte altération de la couche de matériau qui compose la surface de la comète, couche qui subit le bombardement incessant des particules énergétiques transportées par le vent solaire
  • le traitement numérique destiné à accentuer les contrastes des images prises par la caméra Osiris

Il est fort probable qu’un hypothétique observateur placé à bord de la sonde Rosetta verrait la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko aussi noire qu’un morceau de charbon !

Incroyables images de Philae au-dessus de sa comète

Alors que l’atterrisseur Philae s’est endormi sur la comète  67P/Churyumov-Gerasimenko après avoir épuisé sa pile, les ingénieurs de l’ESA continuent de dépouiller les informations scientifiques collectées ces derniers jours. Ils nous proposent aujourd’hui une mosaïque d’incroyables images montrant la descente et le premier rebond de l’atterrisseur.

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Il s’agit de clichés pris par la caméra Osiris depuis l’orbiteur Rosetta à une distance de la comète d’environ 15 kilomètres avec une résolution de 28 centimètres par pixel. Les heures sont en GMT (Greenwich Mean Time), il faut ajouter 1 heure pour avoir l’heure de Paris. Pendant sa descente l’atterrisseur se déplace d’ouest en est à une vitesse d’environ 0,5m/sec. Deux images permettent de voir la zone du premier rebond (touchdown point) avant et après.

La position définitive de Philae n’est toujours pas connue mais les ingénieurs de l’ESA sont confiants : l’analyse en cours d’autres images prises par Rosetta et Philae pendant ses rebonds devraient permettre de localiser l’atterrisseur.

Philae : son premier atterrissage en image

L’aventure de l’atterrisseur Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se poursuit. Après la journée du 14 novembre pleine de surprises et d’incertitudes, la nuit qui a suivi a livré son lot de bonnes nouvelles.

L’ESA a d’abord présenté des images prises le 12 novembre par l’orbiteur Rosetta sur lesquelles on distingue le premier contact de l’atterrisseur Philae avec le sol de la comète. Rosetta se trouvait alors à 15 kilomètres de 67P et la résolution est d’environ 1 mètre par pixel.

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L’image ci-dessus a été faite 3 min 34 sec avant l’atterrissage de Philae, alors que l’atterrisseur était environ 250 mètres au-dessus de la surface.

L’image ci-dessous a été prise 1 min 26 secondes après le premier contact de Philae avec le sol de la comète. La marque sombre correspond très probablement au nuage de poussière soulevé par l’atterrisseur, dont le point théorique de contact a été matérialisé par un carré vert.

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Alors que Philae avait interrompu ses communications hier en fin de journée, il a redonné signe de vie vers 23h30 heure française, confirmant qu’il avait bien réussi son forage, le premier jamais réalisé sur une comète. Les instruments Cosac et Ptolémée ont commencé la recherche de gaz et de molécules organiques dans l’échantillon collecté.

Ayant épuisé toute son énergie, Philae s’est mis ensuite en mode “veille”, éteignant la quasi-totalité de ses instruments. Avant cela les ingénieurs de l’ESA étaient parvenus à faire légèrement pivoter l’atterrisseur, un mouvement destiné à mieux orienter les panneaux solaires, seule source d’énergie possible désormais (la pile de Philae est entièrement déchargée).

Il faudra attendre les prochains créneaux d’ensoleillement pour voir si Philae reçoit assez d’énergie pour émettre à nouveau et donner de ses nouvelles. En attendant l’équipe du CNES a souhaité bonne nuit à l’atterrisseur !

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Philae envoie ses premières images

Les 12 et 13 novembre resteront célèbres dans l’histoire de la conquête du Système solaire.

Après un voyage d’une décennie, l’atterrisseur Philae s’est en effet séparé de la sonde Rosetta le 12 novembre pour rejoindre la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (du nom des deux astronomes soviétiques qui ont découvert cet astre chevelu en 1969 et qui étaient présents au siège de l’ESA pour suivre l’événement).

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Le 6 novembre la sonde Rosetta avait photographié la comète 67P à une distance de 30 kilomètres (image ci-dessus). Cet astre chevelu parcourt son orbite en un peu plus de 6 ans et tourne sur lui-même en 12h30.

12 novembre : Philae a envoyé sa première image (ci-dessous) juste après sa séparation de Rosetta en milieu de matinée (9h35 heure de Paris). On distingue en haut de l’image un panneau solaire et une partie de Rosetta à droite.

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Un peu plus tard Rosetta a photographié Philae (images ci-dessous), confirmant que les pieds de l’atterrisseur s’étaient correctement déployés et que les instruments scientifiques fonctionnaient. La sonde a poursuivi sa trajectoire de façon à assurer les futures liaisons entre l’atterrisseur et la Terre.

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Image suivante : la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko vue par la camera ROLIS (ROsetta Lander Imaging Systemde Philae alors que l’atterrisseur est à 3 kilomètres de sa cible. La zone d’atterrissage prévue a été surnommée Agilkia (Agilkia est le nom d’une île sur le Nil, en Egypte, où les ruines antiques de l’île de Philae ont été déplacées suite à la construction du barrage d’Assouan dans les années 1970). La résolution de l’image est de 3 mètres par pixel.

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Image suivante : dernière image reçue avant que l’atterrisseur ne touche le sol après une descente de 7 heures à environ 3 km/h.

La surface à cet endroit semble recouverte d’une couche de poussière et de quelques rares cailloux, une information rassurante pour les scientifiques de la mission.

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Le montage ci-dessous permet de voir la zone d’Agilkia photographiée au cours de la descente de l’atterrisseur.

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12 novembre, 20h30 : selon les informations communiquées par Stephan Ulamec, responsable de Philae au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne) au cours du dernier point de presse de la journée, les deux harpons n’ont pas permis d’ancrer l’atterrisseur qui a peut-être rebondi sur la comète pour y retomber deux heures plus tard, un délai qui s’explique par la faible gravité à sa surface.

Mise à jour du 13 novembre

10h30 : selon l’astrophysicien Francis Rocard l’atterrisseur a bien mis deux heures à se stabiliser après s’être posé sur la comète 67P vers 16 h30 (heure de Paris) le 12 novembre, comme le confirment les images floues obtenues à ce moment-là par Philae. L’atterrisseur s’est enfoncé de 4 centimètres, confirmant que le sol d’Agilkia est assez mou. Pour le moment les scientifiques de l’ESA ne savent toujours pas si les harpons ont fonctionné mais ils sont optimistes car Philae et Rosetta communiquent entre eux et l’orbiteur peut donc continuer à nous envoyer des informations.

11h15 : voici la première image prise par l’atterrisseur Philae à la surface de la comète  67P/Churyumov-Gerasimenko ! Cette image qui est un assemblage de 2 clichés montre le sol environnant et l’un des pieds de Philae. Il semble que l’atterrisseur, après plusieurs rebonds, se soit finalement posé incliné à 1 kilomètre du premier point de contact avec la surface de la comète.

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15h30 : au cours d’une conférence de presse au siège de l’ESA, les scientifiques ont présenté la zone (B) dans laquelle devait se trouver l’atterrisseur Philae après son rebond au point A.

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Ci-dessous gros plan sur la zone A, premier point d’impact de Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko le 12 novembre en milieu d’après-midi avant son rebond.

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La mosaïque de 5 images (prises par la sonde Rosetta à une distance de 18 kilomètres) présentée ci-dessous montre la zone dans laquelle devrait désormais se trouver l’atterrisseur Philae.

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Pour clore cette journée riche en émotions voici le premier panorama pris depuis le sol de la comète 67P. Il s’agit d’un assemblage des images transmises par Philae avec d’un côté le sol rocheux et de l’autre le ciel, l’atterrisseur (qui a été dessiné pour mieux comprendre l’orientation) étant penché (il a 2 pieds sur 3 en contact avec le sol).

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Un grand bravo à tous les ingénieurs, techniciens et scientifiques qui ont “porté” cette mission depuis 21 ans. Ci-dessous les membres de l’ESA réunis au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne) pour la photo-souvenir (© ESA/J. Mai).

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La mise à jour du 14 novembre est ici.