C’est le même spectacle à chaque Équinoxe. Le ciel nordique s’embrase de magnifiques aurores polaires. Une coïncidence qu’on commence à expliquer.
Des aurores très lumineuses :
Comme d’autres, le photographe Matt Robinson en a fait l’expérience. La nuit de l’Équinoxe il a vu se déployer de magnifiques aurores depuis son site d’observation en Norvège. Le ciel n’était même pas encore noir que déjà de belles draperies lumineuses venaient tenir compagnie à Vénus au-dessus de l’horizon OUEST. Les connaisseurs auront même reconnu l’amas d’étoiles des Pléiades un peu plus haut que la brillante planète.
La danse des aurores illumine le ciel au niveau du cercle polaire depuis plusieurs nuits. Un spectacle immortalisé également par Andrei Andritcu (voir plus bas). Mais quel est donc le rapport entre aurores polaires et Équinoxe ?
Un coïncidence qui s’explique :
En 2007 le physicien solaire David Hathaway (du Marshall Space Flight Center) présenta un surprenant graphique. En compilant 75 ans de données concernant les perturbations géomagnétiques, il avait découvert deux pics d’activité correspondant aux équinoxes. On connaissait déjà le lien entre aurores polaires et activité solaire, mais le Soleil se moque bien des saisons terrestres. Alors pourquoi observait-on plus d’aurores aux équinoxes ?
Bien qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur ce sujet, les chercheurs pensent que c’est une question de géométrie : le mouvement de la Terre sur son orbite provoque un oscillation des pôles magnétiques si on les observe depuis le Soleil. Autour de l’Équinoxe le champ magnétique terrestre est mieux orienté pour se connecter avec notre étoile et le vent solaire s’écoule plus facilement. Cette explication, proposée dans les années 1970 (c’est l’effet Russell-McPherron) a été confirmée par les mesures des satellites Themis.
À savoir :
Les cinq satellites Themis (abréviation de Time History of Events and Macroscale Interactions during Substorms) sont spécialement conçus pour étudier les aurores. Ils sont placés sur des orbites comprises entre 12 et 30 rayons terrestres à l’intérieur de la magnétosphère. Grâce à eux les scientifiques ont pu localiser la source des tempêtes géomagnétiques. Elles se développent à partir d’explosions d’énergie (appelées sous-orages magnétiques) qui se produisent à un tiers de la distance Terre-Lune.