Avec Lost in Light, le photographe Sriram Murali nous propose de découvrir à quel point la pollution lumineuse affecte notre vision du ciel nocturne.
Nous vivons dans un monde inondé de lumière la nuit, et ce n’est pas la dernière carte mondiale de la pollution lumineuse publiée au mois de juin dernier dans la revue Science Advances qui démontrera le contraire. On estime aujourd’hui que plus de 80% de la population mondiale ne voit plus la Voie lactée, un chiffre qui frise les 99% quand on se limite aux seuls habitants de l’Europe et des États-Unis !
Comment prendre conscience de l’impact des éclairages urbains sur la qualité du ciel nocturne ? C’est à cette question que tente de répondre le photographe Sriram Murali. Tournée principalement en Californie, sa vidéo intitulée Lost in Light nous révèle progressivement la beauté du ciel étoilé au fil de séquences enregistrées de plus en plus loin des sources de pollution lumineuse.
Sriram Murali se plaît à rêver d’un ciel plein d’étoiles pour tous, un spectacle qui ferait de nous des êtres plus réfléchis, curieux, empathiques, aimables et bienveillants. Un monde meilleur où nous nous sentirions en harmonie avec la nature, plein d’humanité pour les autres espèces, issues comme nous de l’Univers.
Mais ce rêve risque de ne jamais se réaliser : même si un certain nombre de communes commencent à éteindre leurs lampadaires une partie ou toute la nuit (principalement pour faire des économies), on estime que l’augmentation de l’éclairage général au niveau de notre planète connaît une croissance annuelle de l’ordre de 6%. Pire, le remplacement progressif des lampes au sodium par des lampadaires à Led rendra le ciel nocturne encore plus clair car ils émettent une lumière bleue à laquelle nous sommes beaucoup plus sensibles.