La sonde européenne Rosetta continue de nous faire découvrir les étonnantes particularités de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (Tchouri pour les intimes) sur laquelle on espère toujours voir se réveiller le module Philae.
Après avoir découvert que l’eau de cette comète est très différente de l’eau terrestre, Rosetta vient de révéler une autre singularité de cet astre chevelu : la formation d’un bouclier, équivalent à la magnétosphère terrestre, autour du noyau de la comète.
En 1986 la présence d’un tel bouclier avait été détectée par la sonde européenne Giotto alors qu’elle survolait la célèbre comète de Halley. Par définition une magnétosphère n’est observable autour d’un astre qu’en présence d’un champ magnétique. La magnétosphère des comètes est différente : quand un astre chevelu s’approche du Soleil, il se met à dégazer, créant une sorte « d’atmosphère » autour du noyau. Cette enveloppe gazeuse (dont les particules sont ionisées par le vent solaire) devient de plus en plus dense au fur et à mesure que la comète s’approche du Soleil jusqu’au moment où ce bouclier parvient à repousser les particules énergétiques solaires, générant une onde de choc.
Si Giotto a pu enregistrer cette onde de choc en 1986 (la comète de Halley étant au plus près de notre étoile au moment de sa rencontre avec la sonde), la mission Rosetta nous permet aujourd’hui d’assister en direct à la formation de ce bouclier et d’en suivre le développement jusqu’à l’été prochain, quand la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko passera à proximité du Soleil (à un peu plus d’une unité astronomique).
D’ici là Rosetta devrait continuer à nous livrer des informations sur la comète 67P, notamment le 14 février prochain : l’orbiteur passera à seulement 6 km de l’astre chevelu, traversant à cette occasion la coma, cette chevelure de gaz et de poussière qui entoure le noyau.