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Mars et ses lunes, quelques jours avant l’opposition

Alors que l’opposition martienne approche, les astrophotographes tentent d’immortaliser la Planète rouge et ses deux lunes, Phobos et Deimos.

Mars au plus près :

Le 16 janvier 2025, c’est l’opposition de la Planète rouge. Cela signifie que Mars, au plus près de la Terre, sera à l’opposé du Soleil. Depuis quelques mois, les astrophotographes amateurs observent et photographient l’astre si cher à Percival Lowell.

La planète Mars le 20 décembre 2024. © Damian Peach

C’est ainsi qu’ils ont pu repérer une première tempête à sa surface l’été dernier. Au mois de novembre 2024, le diamètre apparent de la Planète rouge a franchi le cap symbolique des dix secondes d’arc. Il dépassera les quatorze secondes d’arc le 16 janvier :

La planète Mars le 4 janvier 2025. © Philippe Cambre

C’est peu, comparé au diamètre apparent de Jupiter. Mais Mars se trouve cette année dans la constellation des Gémeaux (après son demi-tour dans le Cancer), très haute dans le ciel en milieu de nuit. Voilà de quoi fournir de belles images, dont quelques-unes illustrent cet article :

La planète Mars le 27 décembre 2024. © Jean-Paul Oger

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Jupiter très en beauté, une semaine avant son opposition

À quelques jours de son opposition, la planète géante Jupiter a été magistralement immortalisée par deux astrophotographes.

Planète bien placée :

La prochaine opposition (définition) de Jupiter se produira le 7 décembre 2024. À cette date, la planète sera à l’opposé du Soleil : elle se lèvera quand il se couchera. C’est donc la meilleure période pour admirer la géante gazeuse, au plus près de la Terre. Installée dans la constellation du Taureau, la planète franchit le méridien très haut dans le ciel. Une opportunité pour échapper à une bonne partie de la turbulence atmosphérique qui brouille les images. Le 29 novembre, à quelques heures d’intervalle, deux astrophotographes chevronnés on immortalisé la planète gazeuse :

Le premier, Jean-Paul Oger, a utilisé son télescope de 400 millimètres de diamètre. Il y a quelques semaines, il nous faisait profiter de son expérience pour réussir nos photographies planétaires. Il a réalisé un superbe cliché révélant un luxe de détails dans les bandes nuageuses, avec en prime la Grande Tache rouge. Le second, Greg Terrance, opérait un peu plus tard avec son télescope de 500 millimètres. Comme Jupiter tourne sur elle-même en moins de dix heures, la planète nous présente un tout autre visage. On peut notamment y voir la récente éruption dans la Bande équatoriale Sud.

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Jupiter : un amateur surprend une brillante éruption

Une éruption vient de se produire dans la Bande équatoriale Sud de Jupiter, quelques semaines avant son passage à l’opposition.

Cumulonimbus sur une géante gazeuse :

Le 11 novembre 2024, l’astronome amateur Moisés Portillo a signalé une éruption dans la South Equatorial Belt de Jupiter. La SEB est une bande nuageuse qui disparaît puis réapparaît en moyenne tous les quinze ans depuis un demi-siècle. L’astrophotographe installé en Amérique centrale a d’abord photographié un petit point blanc dans cette bande avec son télescope de 280 millimètres de diamètre. Vingt-quatre heures plus tard, le spot brillant s’était transformé en une “plume” convective enregistrée par Christopher Go depuis son observatoire aux Philippines :

Par la voix de John Rogers, la British Astronomical Association (BAA) a immédiatement lancé un appel pour mobiliser les observateurs. Ils sont invités à photographier la SEB dans différentes longueurs d’onde. Un premier cliché réalisé avec un filtre à bande méthane (CH4) a confirmé la brillance du panache nuageux. Preuve que ce cumulonimbus venu des profondeurs de la planète remonte bien au-dessus des autres couches nuageuses :

Je vous invite à lire les explications fournies par Christophe Pellier lors d’une éruption similaire qui s’est produite en 2010. Continuer la lecture de Jupiter : un amateur surprend une brillante éruption

Planète Mars : la campagne d’observations est lancée

Le diamètre apparent de Mars vient de dépasser dix secondes d’arc, un cap symbolique qui lance la campagne d’observations.

Mars, la planète qui fait rêver :

Tous les vingt-cinq mois environ, les astronomes entament une nouvelle campagne d’observations martiennes. Un scénario qui se reproduit depuis 150 ans. C’est en effet à la fin du XIXe siècle que les observateurs se prirent de passion pour la quatrième planète du Système solaire. Il avait suffit que Percival Lowell imagine l’astre recouvert de canaux artificiels (une idée qui séduisait Camille Flammarion) pour que tous les regards se portent en direction de cet astre :

L’astronome américain Percival Lowell (1855-1916) fut un grand promoteur des canaux martiens, formations artificielles qu’il croyait déceler en observant la planète Mars avec la lunette de son observatoire personnel situé en Arizona. Dessin Christine Sasiad

Si plus personne ne croit aujourd’hui au mythe des petits hommes verts, chaque opposition martienne continue de mobiliser les astronomes. Continuer la lecture de Planète Mars : la campagne d’observations est lancée

Comment réussir vos photographies planétaires

Vous avez envie de réaliser de belles images planétaires ? Nous avons demandé à Jean-Paul Oger de nous donner quelques conseils.

Semestre planétaire :

Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais nous sommes entrés dans une période faste pour les amoureux des planètes. Les oppositions vont se succéder : Saturne le 8 septembre, Jupiter le 7 décembre et Mars le 16 janvier 2025. Une suite de rapprochements très favorables qui pourraient vous donner envie d’immortaliser ces astres. Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les conseils de l’astrophotographe Jean-Paul Oger (à suivre sur Instagram), dont les superbes images illustrent cet article :

Bien choisir son matériel :
  • L’instrument : privilégiez les télescopes plutôt que les lunettes. Un modèle du type Cassegrain ou Dall-Kirkham est parfait, mais on peut opter pour un Newton de gros diamètre ou un Schmidt-Cassegrain. Bien que de qualité, le Maksutov est limité en diamètre. Quant au Ritchey-Chrétien, il a une obstruction centrale trop importante  à l’origine d’une perte de contraste.
  • La caméra : les capteurs couleurs permettent aujourd’hui de réaliser de très bonnes images. Mais si le seeing est excellent, une caméra N et B avec des filtres sera encore plus performante.
Séance d’astrophoto au T400 mm. © Jean-Paul Oger
  • L’indispensable ADC : apparu depuis quelques années, le correcteur de dispersion atmosphérique ou ADC est un petit accessoire indispensable sous nos latitudes. Plus les planètes sont basses et plus l’atmosphère agit comme un prisme en créant des liserés colorés sur le bord des astres. L’ADC permet d’éliminer la plus grande partie de ces défauts qui affectent la résolution finale des images.

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