Depuis plus de trois siècles, les observateurs lunaires s’amusent à imaginer la tête de femme en admirant Promontorium Heraclides.
Un golfe encadré par deux promontoires :
Les paysages lunaires résultent pour la plupart de violents impacts. Il y a un peu plus de 3 milliards d’années, un astéroïde d’environ 15 kilomètres de diamètre est venu frapper la Lune dans son quart NORD-OUEST. La collision a laissé un cratère de 260 kilomètres de diamètre dans le remblai extérieur du bassin de la mer des Pluies (Mare Imbrium). Les épanchements de lave ont ensuite comblé en partie le fond de cette gigantesque excavation.
C’est ainsi qu’est né le Golfe des Iris (Sinus Iridum). Ce golfe est limité par deux pointes de terre qui s’avancent dans Mare Imbrium. À l’EST on trouve Promontorium Laplace, et à l’OUEST Promontorium Heraclides.
Cassini, l’astronome amoureux :
En 1679, l’astronome Jean Dominique Cassini présente sa carte de la Lune à l’Académie des sciences. C’est le résultat de huit longues années d’observations assidues. La carte de 53 centimètres de diamètre est gravée sur du cuivre. Pour sa réalisation, Cassini s’est adjoint les services de deux dessinateurs-graveurs, Sébastien Leclerc et Jean Patigny. Sur cette carte, on remarque une tête de femme avec une longue chevelure représentée à la place du Promontorium Heraclides.
Cassini a-t-il voulu rendre hommage à Geneviève de Laistre qu’il a épousée six ans plus tôt ? Ou a-t-il été victime d’une paréidolie, son cerveau associant un visage familier à un relief lunaire ?
Tête de femme invisible :
En 1686, la tête de femme lunaire a inspiré l’écrivain scientifique Fontenelle. Il écrit dans le sixième dialogue de ses “Entretiens sur la pluralité des Mondes” : “On appercevoit dans la Lune une figure particulière qui avoit de l’air d’une tête de femme qui sortoit d’entre des rochers“. Nombreux sont les observateurs lunaires qui se sont penchés depuis sur cette région lunaire. Et force est de constater que la tête de femme se fait désirer.
Les photographies du Golfe des Iris réalisées régulièrement ne montrent rien de particulier. À la différence du “X” sur la Lune, un jeu d’ombre et de lumière qu’on observe à chaque lunaison, personne n’a pu immortaliser la tête de femme. Continuez à observer cette région lunaire (visible entre les 10ème et 24ème jours de la lunaison) et donnez-nous votre avis !
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Il faudrait savoir avec quel instrument il a observé cette zone, car la définition de l’image fait tout, comme pour les “canaux” martiens…
Bonjour,
j’ai vu des documents d’observations de mr Marc Seguin qui possédait un beau télescope Dobson motorisé dans la fin des années 1800 et je me demande si notre vision n’est pas la même à présent, n’y a t’il pas eu un phénomène d’érosion ou de vents solaire trans portant des grains de poussière et recouvre à présent une partie de cette tête ?
Bonjour, les effets du vent solaire se font sentir sur plusieurs millénaires en assombrissant les éjectas les plus clairs. Dans le cas de ce promontoire, ce sont des jeux d’ombre et de lumière qui peuvent expliquer les différents aspects perçus par les observateurs.