L’abbé Théophile Moreux (1867-1954) consacra une grande partie de sa vie à observer le ciel et à vulgariser l’astronomie.
De la soutane aux étoiles :
Né le 20 novembre 1867 à Argent sur Sauldre (Cher), Théophile Moreux développe très tôt le goût des sciences. Il y est encouragé par son père, instituteur. Après des études au lycée de Bourges et au Séminaire, il est nommé professeur de mathématiques en 1889. Deux ans plus tard, il est ordonné prêtre. Le cardinal Boyer, dont il devient le secrétaire, lui offre sa première lunette astronomique.
En 1893, l’Abbé devient membre de la Société Astronomique de France, fondée par Camille Flammarion. À la mort du cardinal Boyer en 1897, T. Moreux reprend son poste d’enseignant au Séminaire. Il peut alors consacrer son temps libre à l’astronomie. Il observe désormais avec une lunette de 108 millimètres de diamètre, achetée deux ans plus tôt à Eugène Antoniadi. Continuer la lecture →
Le diamètre apparent de Mars vient de dépasser dix secondes d’arc, un cap symbolique qui lance la campagne d’observations.
Mars, la planète qui fait rêver :
Tous les vingt-cinq mois environ, les astronomes entament une nouvelle campagne d’observations martiennes. Un scénario qui se reproduit depuis 150 ans. C’est en effet à la fin du XIXe siècle que les observateurs se prirent de passion pour la quatrième planète du Système solaire. Il avait suffit que Percival Lowell imagine l’astre recouvert de canaux artificiels (une idée qui séduisait Camille Flammarion) pour que tous les regards se portent en direction de cet astre :
Si plus personne ne croit aujourd’hui au mythe des petits hommes verts, chaque opposition martienne continue de mobiliser les astronomes. Continuer la lecture →
En 1909, un rapprochement très favorable de la planète Mars mit un terme à l’incroyable histoire des canaux artificiels.
Mars en vedette, depuis Milan ou l’Arizona :
L’affaire des canaux martiens débute en 1877. Cette année-là, Mars se trouve à 56,2 millions de kilomètres de la Terre le 5 septembre. Sur le toit du Palazzo Brera à Milan, l’astronome italien Giovanni Schiaparelli observe la Planète rouge avec une lunette de 22 centimètres de diamètre. Il remarque des formations rectilignes sombres qu’il surnomme « canali », qu’on pourrait traduire par sillons ou chenaux. Schiaparelli n’est pas le seul à observer Mars. De l’autre côté de l’Atlantique, un certain Percival Lowell fait de même. Cet amateur fortuné dispose de son propre observatoire dans les montagnes de l’Arizona à proximité de la ville de Flagstaff.
Il l’a doté d’une lunette de 60 centimètres de diamètre. Lecteur assidu des ouvrages de Camille Flammarion, Lowell observe la Planète rouge, et se met à y voir lui aussi un dense réseau de canaux qu’il dessine.
Henry de Graffigny fut un écrivain-journaliste scientifique particulièrement prolifique à cheval sur les XIXe et XXe siècles.
Un écrivain méconnu :
Henry de Graffigny : ce nom ne vous dit peut-être rien. C’était le cas pour moi, jusqu’à ce que j’achète un petit livre (130 pages), “L’astronome amateur“. Son auteur y présentait les bases de l’astronomie au tournant du XXe siècle. Bien que l’ouvrage ne soit pas daté, il y était question de la SAF “fondée il y a 27 ans”, ce qui signifie que le texte avait été écrit en 1914 :
Une petite recherche sur le web m’a permis d’en savoir un peu plus sur cet auteur méconnu. Mes infos sont extraites du blog Mémoires 52, association de recherches historiques en Haute-Marne. C’est en effet dans ce département qu’est né Raoul Marquis le 28 septembre 1863. Il s’agit de l’homme qui prendra plus tard le nom de Henry de Graffigny. Continuer la lecture →
Son nom est irrémédiablement associé à l’histoire des canaux martiens. Retour sur la vie de l’astronome amateur américain Percival Lowell.
Du business à l’astronomie :
Né le 13 mars 1855 à Boston (Massachusetts) dans une famille aisée, Percival Lowell commence sa carrière dans les affaires. Après un diplôme de mathématiques en 1876, il fait fortune dans l’industrie textile aux côtés de son grand-père. À 28 ans, il décide de se consacrer à la littérature et aux voyages, la plupart en Extrême-Orient qu’il décrit dans plusieurs ouvrages. Conseiller et secrétaire aux affaires étrangères de la Mission américaine en Corée, il finit par rentrer aux États-Unis en 1893.
En lisant les ouvrages de Camille Flammarion (qu’il ira rencontrer quelques années plus tard à Juvisy), Lowell se découvre une passion pour la planète Mars et décide de s’y consacrer entièrement. Continuer la lecture →
Située sur les bords de la Seine, Juvisy-sur-Orge est la patrie de l’astronome Camille Flammarion. Visite de son observatoire.
Qui était Camille Flammarion ?
Aîné d’une famille de quatre enfants (son frère Ernest fondera les éditions Flammarion), Camille Flammarion naît le 26 février 1842 à Montigny-le-Roi (Haute-Marne). En 1858, il est admis à 16 ans comme élève astronome à l’Observatoire de Paris sous la direction d’Urbain Le Verrier, le découvreur de Neptune. Il quitte cette institution 4 ans plus tard et travaille comme chroniqueur scientifique pour différents journaux.
Il publie de nombreux ouvrages de vulgarisation et devient célèbre en 1879 avec « l’Astronomie populaire ». Ce livre de 870 pages sera réédité à plusieurs reprises et traduit en anglais en 1894. Continuer la lecture →
Le télescope spatial Hubble nous entraîne dans la constellation de la Vierge à la découverte de Messier 104, la fameuse galaxie du Sombrero.
Observée sous un bon ciel dans un télescope d’amateur, loin de toute pollution lumineuse, la galaxie Messier 104 fait immédiatement penser à un sombrero, ce célèbre chapeau de haute taille dont les larges bords protègent les Mexicains du Soleil. Située à une trentaine de millions d’années-lumière de la Terre, la galaxie a été observée pour la première fois indépendamment dans la constellation de la Vierge par les astronomes Pierre Méchain et Charles Messier en 1781 puis par William Herschel en 1784, mais il faudra attendre 1921 pour que l’écrivain et scientifique Camille Flammarion l’incorpore dans La suite du catalogue Messier, un additif au catalogue de 1781 dans lequel il ajoute dix-huit nouveaux objets célestes.
Messier 104, dont la magnitude est de 8, se présente à nous presque par la tranche (son plan équatorial n’est incliné que de 6 degrés) tout en s’éloignant à la folle vitesse de 1.000 kilomètres par seconde. L’image ci-dessus a été réalisée par le télescope spatial Hubble. Continuer la lecture →
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh