Une éruption vient de se produire dans la Bande équatoriale Sud de Jupiter, quelques semaines avant son passage à l’opposition.
Cumulonimbus sur une géante gazeuse :
Le 11 novembre 2024, l’astronome amateur Moisés Portillo a signalé une éruption dans la South Equatorial Belt de Jupiter. La SEB est une bande nuageuse qui disparaît puis réapparaît en moyenne tous les quinze ans depuis un demi-siècle. L’astrophotographe installé en Amérique centrale a d’abord photographié un petit point blanc dans cette bande avec son télescope de 280 millimètres de diamètre. Vingt-quatre heures plus tard, le spot brillant s’était transformé en une “plume” convective enregistrée par Christopher Go depuis son observatoire aux Philippines :
Par la voix de John Rogers, la British Astronomical Association (BAA) a immédiatement lancé un appel pour mobiliser les observateurs. Ils sont invités à photographier la SEB dans différentes longueurs d’onde. Un premier cliché réalisé avec un filtre à bande méthane (CH4) a confirmé la brillance du panache nuageux. Preuve que ce cumulonimbus venu des profondeurs de la planète remonte bien au-dessus des autres couches nuageuses :
Je vous invite à lire les explications fournies par Christophe Pellier lors d’une éruption similaire qui s’est produite en 2010.
Une planète géante au plus près :
Le 7 décembre 2024, Jupiter sera à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 612 millions de kilomètres de nous. La planète gazeuse géante nous présentera un diamètre apparent de 48,2 secondes d’arc et une magnitude de -2,8. Autant dire que vous n’aurez aucun mal à la repérer au milieu des étoiles de la constellation du Taureau. Une paire de jumelles stabilisée sur un pied photo permet déjà de repérer les quatre principaux satellites. Il s’agit de Io, Europe, Ganymède et Callisto qui ont été découverts en 1610 par Galilée. Je vous recommande une application comme Stellarium pour connaître leur position à l’avance :
À l’aide d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope, vous pourrez suivre le passage de la Grande Tache rouge. Avec un instrument de plus grand diamètre, il sera possible d’apercevoir des détails dans les bandes nuageuses. Quant aux plus expérimentés, ils pourront imager la planète en s’inspirant des conseils prodigués par l’astrophotographe Jean-Paul Oger.
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