Le passage de la planète Mars au plus près de la Terre au mois d’octobre incite déjà les observateurs à pointer leurs instruments dans sa direction.
Mars se rapproche :
Cet été les deux planètes géantes gazeuses Jupiter et Saturne sont idéalement placées pour en admirer l’aspect dans un télescope. Elles sont en effet passées au plus près de la Terre au mois de juillet. Mais les astronomes ont déjà commencé à tourner leurs instruments en direction de la planète Mars qui ne cesse de se rapprocher. Nous allons en effet assister à une opposition particulièrement favorable en octobre. Une superbe mise en bouche avant l’arrivée du rover Perseverance dans le cratère Jezero en février 2021.
L’astronome amateur Tomio Akutsu fait partie des meilleurs photographes planétaires au monde, tout comme Damian Peach. Armé d’un télescope de 45 centimètres de diamètre, il nous offre les premières images spectaculaires de la Planète rouge.
Des conditions favorables :
Il s’écoule un peu plus de deux années entre chaque opposition de Mars. Celle d’octobre 2020 est très intéressante pour les observateurs de l’hémisphère nord avec une magnitude de -2,5. Un diamètre apparent supérieur à 22 secondes d’arc sera décisif pour admirer la Planète rouge si chère à Percival Lowell. Mais c’est surtout son passage au méridien à plus de 50° de hauteur qui permettra d’obtenir des vues détaillées en s’affranchissant d’une partie de la turbulence atmosphérique.
Zoom sur l’hémisphère sud :
Le phénomène le plus spectaculaire à observer ce mois-ci est la fonte de la calotte polaire sud. C’est cette tache blanche éclatante que l’on voit sur les clichés de Tomio Akutsu pris dans différentes longueurs d’ondes (visible, ultraviolet et infrarouge). En effet sur Mars c’est actuellement la fin du printemps dans l’hémisphère sud, l’été débutant le 2 septembre. En 2020 l’inclinaison de la Planète rouge nous permet d’observer le pôle sud mais la calotte polaire nord (en haut sur la carte) reste inaccessible.
Autre curiosité, l’apparition régulière d’un curieux nuage blanc au-dessus du volcan Tharsis Arsia Mons dans les semaines qui entourent l’opposition. Il vient d’être photographié par la sonde Mars Express (article de l’ESA). Bien qu’on ne comprenne toujours pas pourquoi ce nuage se forme avec cette régularité, on sait qu’il n’est pas lié à une quelconque activité volcanique.
Attention au sable :
Pour pouvoir admirer les principaux reliefs martiens au cours de cette opposition, il faudra disposer d’un excellent télescope sous une atmosphère stable pour en tirer le meilleur parti. Mais il faudra également que la météo martienne soit clémente. Il est en effet assez fréquent lors des oppositions de voir se former des tempêtes de sable qui peuvent recouvrir une grande partie de la planète en quelques semaines comme ce fut le cas en 2018.