Se reflétant sur la surface du salar d’Uyuni, un désert de sel des hauts-plateaux bolivien, la Voie lactée s’offre au photographe Daniel Kordan.
En Bolivie, à 3.600 mètres d’altitude, se déploie le plus vaste désert de sel au monde, le salar d’Uyuni. Cette étendue de sel qui s’étire sur plus de 150 kilomètres (sa superficie exacte est de 10.582 km²) s’est formée il y a 14.000 ans suite à la disparition d’un lac préhistorique, laissant progressivement la place à la plus grande croûte de sel sur Terre dont l’épaisseur varie de 2 à 120 mètres selon les endroits.
On en extrait un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète, un métal alcalin très recherché qui entre dans la composition des piles et batteries rechargeables, mais qui intéresse également l’industrie du verre, des céramiques, la métallurgie, l’industrie du caoutchouc et des thermoplastiques…
On imagine sans peine la beauté du ciel nocturne depuis le salar d’Uyuni, loin de toute pollution lumineuse. C’est le spectacle qu’a immortalisé Daniel Kordan en se mettant lui-même en scène dans une image où la Voie lactée se reflète sous les pieds du photographe.
Même si l’endroit s’ouvre peu à peu au tourisme (on a même construit un hôtel en sel sur le lac pour recevoir les visiteurs !), le salar d’Uyuni n’est pas un endroit particulièrement accueillant : balayé toute l’année par le vent avec des températures inférieures à zéro à cette époque de l’année (l’été chez nous correspond à la saison froide en Bolivie comme dans tous les pays de l’hémisphère sud), le salar est particulièrement pénible à arpenter pendant la journée en raison de la très forte réverbération du Soleil sur la croûte de sel qui nécessite le port de lunettes protectrices.