Les digitales, ces charmantes fleurs qui cachent bien leur toxicité, ont été le but de ma dernière sortie nocturne dans la chaîne des volcans d’Auvergne.
Après une soirée au bord du lac des Hermines le 9 juillet, une visite à la chapelle de Vassivière sous la Lune le soir suivant et un petit tour au bord du lac Pavin le 13 juillet, voici la dernière étape de mes chroniques auvergnates.
Nous sommes le soir du 15 juillet au pied du Puy de Pertuyzat. Le sol est recouvert de fleurs dont les plus belles sont incontestablement les digitales. Leurs clochettes s’enfilent parfaitement sur le doigt, ce qui leur vaut le surnom de “dés de bergères” (mais on les appelle également “queues de loup”, “gants de Marie” ou encore “gants de bergères).
Le médecin et botaniste William Withering découvrit par accident en 1785 que ces jolies fleurs contenaient de la digitaline (ou digitoxine), un puissant cardiotonique qui peut être mortel suivant la dose utilisée. C’est le poison qu’employa la Veuve noire, tueuse en série belge reconnue coupable en 1938 de onze meurtres et de cinq tentatives de meurtre à la digitaline. J’ai donc sagement gardé mes distances avec ces belles empoisonneuses qui étaient pourtant bien attirantes sous la Lune !
Sur cette photographie, le sommet du Puy de Pertuyzat nous est caché par une forêt de sapins qui nous empêche de voir Tentative d’évasion, une sculpture installée par l’artiste Vincent Chevillon dans le cadre du festival Horizons, Arts Nature en Sancy.