Par une belle soirée de printemps on peut observer la discrète constellation du Dragon qui se faufile entre la Grande Ourse et la Petite Ourse.
Après une douce journée de mai la nuit tombe et votre regard se porte en direction du pôle céleste que marque l’étoile polaire. Au-dessus de votre tête la Grande Ourse attire votre attention avec ses sept étoiles brillantes ; à l’OUEST le couple Castor et Pollux (Gémeaux) se précipite dans les lueurs crépusculaires alors qu’à l’EST Véga et Deneb annoncent l’arrivée des constellations estivales.
Retournons plein NORD entre la Petite Ourse et la Grande Ourse : c’est là que se glisse la constellation du Dragon, la huitième constellation la plus étendue parmi les 88 qui peuplent le ciel.
Ici pas d’étoiles spectaculaires qui attirent le regard : Gamma Draconis (l’étoile de la tête du Dragon qui a la plus courte distance apparente avec Véga), la plus lumineuse, affiche une magnitude de 2,24. Si elle ne porte pas le nom de la première lettre de l’alphabet grec qui devrait lui revenir de droit, c’est parce que l’appellation Alpha Draconis a été donnée à un astre qui avait une grande importance pour les hommes il y a 5.000 ans : c’est elle qui indiquait alors le pôle céleste (Alpha Draconis est une modeste étoile de magnitude 3,7 qui se situe dans la queue du Dragon). En effet, l’axe de rotation de la Terre variant sur une période d’environ 26.000 ans (un phénomène appelé la précession des équinoxes), les étoiles situées dans le prolongement de cet axe ne sont pas toujours les mêmes.
Plusieurs dragons peuplent la mythologie grecque mais la légende la plus répandue concerne le dragon Ladon. Chargé de surveiller les pommes d’or offertes à Héra pour ses noces avec Zeus, pommes convoitées par les filles du titan Atlas, le dragon fut tué par Hercule dont ce fut le onzième travail (Hercule termina ses douze travaux par une descente aux Enfers pour y enchaîner Cerbère).