Dans les années 1920, l’Observatoire Yerkes offrait aux femmes la possibilité de faire de véritables recherches astronomiques.
Un observatoire réputé :
L’observatoire Yerkes, qui dépend de l’Université de Chicago, se trouve dans le Wiscontin, sur la rive du lac Léman à Williams Bay. Il a été fondé en 1897 par l’astronome George Ellery Hale. Son financement a été assuré par le millionnaire Charles Tyson Yerkes qui lui a donné son nom. Cet observatoire est connu pour abriter le plus grand réfracteur du monde. Il s’agit d’une lunette dotée d’un objectif de 102 centimètres taillé par l’opticien Alvan Clark. Cet instrument exceptionnel est logé dans une coupole de 27 mètres de diamètre :
En 1921, Albert Einstein s’y est rendu au cours d’un voyage en Amérique. La scène a été immortalisée par un cliché (ci-dessus) devenu célèbre. Un siècle plus tard, Andrea Twiss-Brooks et Rich Kron (University of Chicago) se sont penchés sur cette image. Qui étaient donc ces femmes qui entouraient le physicien allemand ?
Riches archives :
Au début du XXe siècle, peu de femmes avaient accès aux observatoires pour y faire de la science. On les cantonnait dans des taches de secrétariat ou d’analyse des plaques photographiques. Pourtant, l’équipe d’Andrea Twiss-Brooks et de Rich Kron a découvert tout autre chose. Pour cela il leur a fallu étudier des archives transférées à la Bibliothèque de l’Université de Chicago depuis la fermeture de l’Observatoire. Une masse de publications scientifiques ainsi que 175.000 plaques photographiques dont un certain nombre signées par des femmes :
Ces recherches ont révélé que l’Observatoire Yerkes offrait une chance aux femmes astronomes. Elles pouvaient effectuer des observations, les analyser et publier leurs résultats.
Des conditions favorables :
Cet âge d’or correspond à la période (1905-1932) où la direction de l’Observatoire était assurée par Edwin Brant Frost. Si l’Observatoire Yerkes était un lieu particulièrement accueillant pour les femmes pendant trois décennies, c’est grâce à lui. Cet astronome américain, connu pour ses travaux sur les Céphéides, avait une grande largesse d’esprit pour l’époque. Il soutenait par exemple les revendications des suffragettes.
L’Observatoire avait aussi l’avantage d’être relié à Chicago par le train. À l’époque, c’était un moyen de déplacement sûr pour les femmes seules. Il semble qu’elles aient été plus d’une centaine à venir travailler à l’Observatoire pendant cette période. Certaines réalisèrent des recherches novatrices, comme Harriet McWilliams Parsons qui publia en 1918 un mémoire sur la couleur des étoiles de l’amas des Pléiades.
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