Vision inédite de l’étoile Polaire entourée de gaz et de poussières

La plus célèbre étoile de l’hémisphère Nord, l’étoile Polaire, révèle un tout autre visage sur des photographies à très longues poses.

Poussière polaire :

Jamais personne ne pourra voir l’étoile Polaire comme le révèle cet extraordinaire cliché de Jeff Hall. Et pour cause : l’étonnante image que nous propose cet astrophotographe a demandé près de 20 heures de poses cumulées ! Une vision inédite de la plus célèbre étoile de l’hémisphère Nord obtenue avec un simple téléobjectif de 135 millimètres de focale. Si une étoile était assez proche pour ioniser ces draperies de gaz et de poussières, elles se transformeraient en nébuleuses (comme celle d’Orion par exemple). Mais il n’en est rien, ce qui explique la difficulté que l’on rencontre pour les photographier. Impossible sans un objectif très lumineux (ici f/d=2) et de très longues poses !

La célèbre étoile Polaire se trouve enveloppée d’étranges draperies de gaz et de poussières quand on la photographie avec un objectif lumineux et de très longues poses. © Jeff Hall

Si Alpha Ursae Polaris est si connue, ce n’est pas vraiment pour son éclat. Avec une magnitude de 2, elle fait pâle figure à côté d’autres astres comme Antarès ou Sirius. Mais cette étoile de la Petite Ourse a la particularité d’être actuellement la plus proche du pôle Nord céleste, point par lequel passe l’axe imaginaire de rotation de la Terre.

Le ciel tourne autour :

Au cours de la nuit, vous aurez l’impression que toute la voûte céleste tourne autour de l’étoile Polaire. Un amusant phénomène que révèle facilement une rotation d’étoiles comme ci-dessous. Ce mouvement de la sphère céleste n’est qu’apparent puisque c’est en réalité la Terre qui tourne :

Rotation d’étoiles, 40 minutes de poses cumulées. © Jean-Baptiste Feldmann

Pour repérer l’étoile Polaire, il vous faut dans un premier temps localiser la constellation de la Grande Ourse, un astérisme de sept étoiles qui ressemble beaucoup à une casserole. Repérez les deux étoiles les plus éloignées du “manche” de la casserole, Merak et Dubhe. Prolongez une ligne imaginaire qui passe par Merak et Dubhe et vous arrivez jusqu’à Alpha Ursae Minoris :

Statut éphémère :

Alpha Ursae Minoris n’a pas toujours joué le rôle de l’étoile polaire. En effet, la direction de l’axe de rotation de la Terre change lentement sur une période de 26.000 ans. Ce phénomène est appelé la précession des équinoxes. Il y a 14.000 ans, le pôle Nord céleste se trouvait à quelques degrés seulement de Vega, la plus brillante étoile de la constellation de la Lyre. C’est l’un des trois astres qui forment le Triangle d’été. Vega retrouvera son statut d’étoile polaire dans 12.000 ans environ. La discrète Polaris sera alors retombée dans l’oubli, blottie dans ses draps de poussières et de gaz.

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