L’Observatoire des Baronnies Provençales offre des prestations inédites dans un cadre remarquable. Récit au plus près des étoiles.
Un gîte sous la Voie lactée :
L’histoire débute en 2006, lorsque Hélène et Marc Bretton posent leurs valises au Mas des Grès à Moydans (05) dans les Hautes-Alpes. Ce n’est à l’époque qu’une exploitation agricole, mais le couple y voit déjà le point de départ d’une extraordinaire aventure. Attirés par le potentiel nocturne des lieux, loin de toute pollution lumineuse, ils envisagent d’y créer une structure à vocation astronomique et touristique, l’Observatoire des Baronnies Provençales (OBP).
Quelques années plus tard, la ferme transformée en gîte accueille les amoureux des étoiles. Un bâtiment scientifique a pris place à côté. Outre des salles de travail et de vie commune, il est équipé d’une coupole abritant un superbe télescope de 80 centimètres de diamètre (T800). Différentes terrasses permettent d’installer des instruments astronomiques.
Avec en moyenne 240 nuits claires par an, certains passionnés ont vite compris tout l’intérêt de ce site. Ils y ont fixé leur télescope à demeure et le pilotent à distance depuis chez eux. Deux techniciens salariés de l’Observatoire ont en charge la maintenance de ce matériel. Ils sont également là pour assurer la bonne marche de plusieurs télescopes privés chargés de la surveillance spatiale. À l’OBP, on veille à ce que les coûteux satellites en orbite ne fassent pas de mauvaises rencontres…
Assurance météo :
Cela fait plusieurs années que je vais visiter des sites astronomiques remarquables, des découvertes que je vous fais partager sur CIELMANIA. L’Observatoire des Baronnies Provençales était noté sur mon agenda depuis un certain temps. De passage dans la région, Christine et moi-même avons contacté Marc Bretton pour venir lui rendre visite.
Il nous a proposé d’accompagner un groupe inscrit à une immersion astronomique au T800 pour une nuit. L’arrivée est prévue en début d’après-midi. Le ciel est magnifique en cette dernière semaine du mois d’octobre. Marc, qui nous accueille avec un café, nous explique que les visiteurs ont toujours du beau temps grâce à l’assurance météo, un des atouts de l’OBP. Trois jours avant le début de chaque cession astronomique, il fait un point météo complet. Si les conditions ne sont pas propices aux observations, le séjour est reporté à une date ultérieure. Une assurance qu’on ne trouve pas dans d’autres structures d’accueil astronomiques équivalentes.
Pendant que Christine fait un croquis, j’admire le paysage flamboyant de l’automne ainsi que quelques rapaces qui planent majestueusement au-dessus de la coupole du T800.
Un astrophysicien comme accompagnateur :
Il est 15 heures, le séjour peut commencer. Avec nous, deux couples et un grand-père passionné qui est venu avec ses deux petits-fils adolescents. C’est Anaël, l’un des deux astrophysiciens salariés, qui sera notre guide.
À l’OBP, on privilégie un accueil de qualité : chaque petit groupe fait son séjour avec un encadrant professionnel. Le programme de cette immersion astronomique s’annonce particulièrement alléchant : observations du Soleil, découverte des installations et du T800, mesure du transit d’une exoplanète en début de soirée suivie d’observations nocturnes.
Anaël fait découvrir aux visiteurs notre étoile sous toutes ses coutures : taches, protubérances et spectres solaires se dévoilent à travers différents matériels. L’astrophysicien nous entraîne ensuite dans un bâtiment où sont rangés des instruments. Certains sont particulièrement impressionnants et rares. On peut citer la grande lunette dont l’objectif de 28 centimètres de diamètre a été réalisé en 1863 par l’astronome et opticien américain Alvan Clark.
Je suis également subjugué par une immense paire de jumelles : chacun des objectifs a un diamètre de 21 centimètres, une création de Serge Deconihout.
Le télescope de 80 centimètres :
Le Soleil n’est pas encore couché lorsque nous nous retrouvons au pied du T800. Après avoir visité la salle de commandes digne de celles que l’on rencontre dans un observatoire professionnel, nous découvrons l’imposant instrument à l’étage supérieur de la coupole.
Il s’agit d’un télescope de type Nasmyth. Son principe optique a été imaginé en 1845 par l’écossais James Nasmyth. Grâce à un miroir supplémentaire qui renvoie la lumière latéralement, l’astronome observe toujours dans la même position, quelle que soit la zone de ciel visée. Un confort qui évite de se retrouver perché sur un escabeau dans le noir… Malgré la présence du Soleil, nous admirons avec un grossissement de 200 fois le Quartier de Vénus, les anneaux de Saturne, Jupiter et ses satellites ainsi que quelques étoiles doubles remarquables.
Nous nous attardons longuement sur Epsilon Lyrae, un système multiple constitué de deux couples stellaires dans la constellation de la Lyre. Observer ces quatre diamants scintillants en plein jour est tout à fait étonnant. Une performance que l’on doit à la qualité du télescope et à la transparence du ciel. Quant à la stabilité de l’atmosphère, elle est prometteuse : pour utiliser un langage d’astronome, le seeing est très bon !
Nuit étoilée :
Concocté par la cuisinière japonaise Motoko, l’excellent souper est l’occasion de nombreux échanges entre les participants. Mais à l’OBP, le ciel étoilé n’attend pas. Bien couverts, nous sortons sous la Voie lactée. Le ciel est incroyablement sombre et l’œil accoutumé en révèle toute la richesse. Dans la constellation d’Andromède, la forme allongée de Messier 31 se repère sans difficulté.
C’est à quelques encablures de cette célèbre galaxie que se trouve l’étoile autour de laquelle gravite Qatar-4b. Le transit de cette exoplanète (de type Jupiter chaud) a commencé, enregistré automatiquement par l’un des télescopes de l’Observatoire. La baisse de la courbe de luminosité de l’étoile prend forme lentement sur l’un des écrans de la salle de contrôle.
Délaissant les ordinateurs, nous retournons sur la terrasse. Anaël se fait montreur d’étoiles avec son laser, nous contant l’histoire tourmentée des constellations. Dans l’immense paire de jumelles, l’impression de relief est saisissante sur Jupiter et Saturne. Un instrument formidable pour explorer le ciel des Baronnies.
Amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies, rien n’est inaccessible dans un tel site. À l’Observatoire des Baronnies Provençales, l’astronomie prend une toute autre dimension !
Remerciements à Marc Bretton et à son équipe pour leur accueil et leur disponibilité. Je vous encourage à consulter le site internet de l’OBP pour y découvrir les offres de séjours, une excellente idée de cadeau à (s’)offrir.
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bonjour on peut louer une nuit merci
Bonjour, allez sur le site de l’OBP qui est indiqué dans l’article pour trouver les différentes formules de location.