C’est une étrangeté cosmique. Un alignement fortuit nous montre la galaxie LEDA 187663 à cheval sur la nébuleuse planétaire Abell 70.
Une discrète nébuleuse planétaire :
La constellation de l’Aigle est bien connue des astronomes amateurs. Sa plus brillante étoile, Altaïr, forme le célèbre Triangle d’été avec Deneb et Véga. C’est là que se cache une minuscule nébuleuse. Son nom, Abell 70, lui a été attribué par l’astronome américain George Ogden Abell. Celui-ci publia un catalogue d’objets célestes en 1958. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire au même titre que Dumbbell ou Messier 97. Ces astres excitent la curiosité des observateurs au point que les astronomes amateurs découvrent encore des nébuleuses.
Mais Abell 70 a un attrait supplémentaire : la présence sur le bord de son enveloppe gazeuse d’une galaxie en forme de fuseau (forme qu’on retrouve par exemple dans Messier 82), LEDA 187663.
Fausse superposition :
Cette galaxie est recensée dans le catalogue LEDA (Lyon-Meudon extragalactic database). Ce catalogue a été créé par quatre astronomes français (Georges Paturel, Lucie Bottinelli, Lucienne Gouguenheim et Pascal Fouqué) à la fin du siècle dernier. Quand on regarde les photographies du couple Abell 70 et LEDA 187663, on a l’impression que la galaxie se superpose à la nébuleuse planétaire. En réalité c’est juste un effet de perspective : située à 250 millions d’années-lumière, LEDA 187663 est 16.000 fois plus éloignée que la nébuleuse planétaire !
Bijou cosmique :
Vus de la Terre ces effets de perspectives sont courants. Un alignement Lune-planète (spectaculaire rapprochement entre la Lune et Jupiter) ou planète-amas d’étoiles (Vénus et les Pléiades), voire un transit de l’ISS devant la Lune ne sont pas exceptionnels. Mais ils sont relativement proches. Dans le cas d’Abell 70 et de LEDA 187663 le spectacle est beaucoup plus éloigné. Les plus poétiques y verront une bague (la nébuleuse) rehaussée d’un éclatant diamant (la galaxie).