L’un des plus beaux phénomènes astronomiques, la lumière cendrée, fut expliqué pour la première fois au début du XVIe siècle par Léonard de Vinci.
Léonard, homme d’esprit universel :
Ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, musicien, poète, écrivain… Comment définir Léonard de Vinci ? On peut dire que c’est un artiste protéiforme dont on fête cette année la mort il y a 500 ans. Il est ce qu’on appelle un polymathe, un homme d’esprit universel. Car sa culture semble infinie dans les domaines des arts comme ceux des sciences. Je vous propose de regarder ce récit de la vie de l’Homme aux mille visages :
Parmi les nombreux sujets d’études abordés par Léonard de Vinci, il y en a un qui fascine les amoureux du ciel. Il s’agit de la lumière cendrée, une faible lueur qui envahit le disque lunaire en début et en fin de lunaison.
Spectacle en Arizona :
Avez-vous déjà admiré cette douce clarté environ 10.000 fois plus faible que la Pleine Lune ? Elle permet de distinguer le reste du disque lunaire quand le croissant est assez fin pour ne pas trop nous éblouir. L’astrophysicien américain retraité et grand spécialiste des éclipses Fred Espenak en avait réalisé un film le 19 mai 2015. Il s’était alors installé dans la région montagneuse de Portal en Arizona, deux jours après la Nouvelle Lune. Il s’agit d’un time-lapse, procédé qui permet de faire défiler à une cadence élevée des images prises à intervalles réguliers. Les clichés ont été obtenus à l’aide d’un appareil photo numérique fixé derrière une lunette astronomique de 13 cm de diamètre.
L’intuition d’un génie :
Dans son Codex Leicester, Léonard de Vinci émet une théorie audacieuse. La Lune ressemble à la Terre, avec une atmosphère et des océans. Il suggère que ces étendues d’eau réfléchissent la lumière solaire et éclairent le paysage lunaire. Le génie florentin se trompe pour l’existence de surfaces liquides mais il a raison dans son explication. Alors que le croissant reçoit directement les rayons solaires, le reste du disque lunaire est très légèrement éclairé par la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace. Le disque lunaire semble gris clair comme de la cendre, ce qui explique le nom de lumière cendrée.
À savoir :
Le Codex Leicester porte le nom du premier comte de Leicester, Thomas Coke, qui l’acheta en 1717. Léonard de Vinci l’a probablement rédigé entre 1508 et 1510. Il se compose de 72 pages de croquis et de textes en écriture spéculaire (texte à l’envers qu’il faut lire avec un miroir). Ce codex rassemble quelques-unes des idées du génie dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’ eau, l’air, les roches ou encore les fossiles. Il a été acheté en 1994 par le milliardaire américain Bill Gates pour 30,8 millions de dollars, ce qui en fait à ce jour le livre le plus cher du monde.
Bonjour et merci pour cet article. Je me pose une question à laquelle je n’arrive pas à répondre. Le croissant dessiné par Léonard de Vinci est-il croissant (après la nouvelle Lune) ou décroissant (avant la nouvelle Lune) ? Il semble décroissant mais est-il possible d’observer au coucher du Soleil le fin croissant décroissant alors qu’il est de l’autre côté par rapport à la Terre (malgré les quelques degrés par rapport au plan de l’écliptique et l’inclinaison de la Terre ) ? Je lis par ailleurs qu’en effet, pour observer la lumière cendrée le soir, c’est après la nouvelle Lune et pas avant (ce qui est conforme à votre schéma).
Bonjour, le fin croissant s’observe le soir à l’OUEST après le coucher du Soleil en Lune croissante (début de lunaison) et le matin à l’EST avant le lever du Soleil en Lune décroissante (fin de lunaison) 🙂