Un photographe a observé un phénomène rare associé aux aurores boréales. Il s’agit d’un arc auroral improprement appelé arc de protons.
Catalin Tapardel est un habitué des aurores boréales qu’il photographie régulièrement depuis le nord de la province de l’Alberta au Canada, autour de Grande Cache, une petite ville fondée en 1966 à l’emplacement d’un ancien lieu de rendez-vous entre canadiens français, iroquois et métis qui s’y retrouvaient pour le commerce des fourrures. Ce qu’il a photographié fin juillet est pourtant bien différent : il s’agit d’un arc auroral qu’on appelle improprement arc de protons.
Les chasseurs d’aurores observent parfois ces rubans lumineux (dont les couleurs varient du rouge au vert) en train de se tordre dans le ciel nocturne pendant quelques minutes avant de s’évanouir.
On pensait il y a peu que ces arcs se forment lorsque une majorité de protons issus d’une éjection de matière coronale solaire entrent en interaction avec l’atmosphère terrestre (alors que ce sont surtout des électrons qui sont à l’origine des aurores polaires). Mais un certains nombre de chercheurs spécialisés dans l’étude des aurores ne sont plus de cet avis aujourd’hui.
C’est le cas par exemple de Dennis Gallagher (du Marshall Space Flight Center) qui rappelle que les protons peuvent provoquer des aurores mais qu’elles ne ressemblent pas à des arcs : elles sont larges, diffuses et faiblement lumineuses pour l’œil humain (elles brillent surtout dans l’ultraviolet). Une opinion que partage également Jason Ahrns, chercheur à l’University of Alaska Fairbanks.
En 2005 une équipe scientifique était parvenue à croiser l’observation d’un de ces arcs depuis l’Alberta avec les mesures recueillies par deux satellites météorologiques, le NOAA 17 (National Oceanic and Atmospheric Administration) et le DMSP F13 (Defense Meteorological Satellite Program), mais la nature de ces arcs reste encore bien mystérieuse.