Grâce à la NASA, il est possible de revivre dans une vidéo d’un peu plus de 5 minutes l’éclipse totale de Soleil du 9 mars 2016 filmée depuis l’Indonésie.
C’est dans les premières heures de la journée, alors que l’on dormait en France, qu’a eu lieu la 52ème éclipse du Saros n° 130 (constitué de 43 éclipses totales et de 30 éclipses partielles) qui a débuté en 1096 et s’achèvera en 2394. Il s’agissait d’une éclipse totale de Soleil observable en Indonésie depuis les îles de Sumatra, Bornéo et Célèbes.
La vidéo de la NASA commence quelques instants avant la phase totale, alors qu’il ne reste qu’un infime croissant solaire, le reste du disque de notre étoile étant masqué par la Lune.
La totalité débute à la 35ème sec : l’opérateur peut alors enlever le filtre placé devant la caméra et l’on découvre en haut à gauche du disque solaire une perle de Baily (du nom de l’astronome anglais Francis Baily qui fut le premier à s’intéresser à ce phénomène lors de l’éclipse du 15 mai 1836) : c’est un bref diamant lumineux provoqué par le dernier rayon du Soleil qui se glisse dans une plaine entre deux montagnes sur le bord du disque lunaire (voir sur la photo ci-dessous réalisée par Constantine Emmanouilidi). On retrouve une autre perle de Baily à l’opposé au bout de 4 min 45 quand la phase totale s’achève et qu’un rayon lumineux annonce le retour du Soleil.
Durant la phase totale on peut admirer une belle protubérance solaire rose presque au sommet du disque (ci-dessus un peu plus haut que la perle de Baily) : il s’agit d’un filament (composé d’un plasma dont la température avoisine 10.000°), sorte de gigantesque flamme qui s’élève dans la chaude couronne solaire (entre 1 et 3 millions de degrés), cette auréole lumineuse blanche qui entoure le disque solaire (ci-dessous).
Jusque dans les années 1930 seules les éclipses totales de Soleil permettaient d’admirer les protubérance et la couronne solaires, noyées le reste du temps par l’éclat du Soleil. On doit à l’astronome français Bernard Lyot l’invention d’un dispositif destiné à créer des éclipses artificielles, le coronographe, dont il fit de nombreux essais à l’Observatoire du Pic du Midi.
L’image ci-dessus montre l’ombre de la Lune sur l’océan Pacifique au cours de l’éclipse du 9 mars 2016 saisie par le satellite japonais Sunflower 8.
La prochaine éclipse de Soleil (qui se déroulera le 1er septembre 2016 et sera observable depuis les îles de Madagascar et de la Réunion) aura la particularité d’être annulaire : la Lune, plus éloignée de la Terre, ne parviendra pas à cacher le Soleil en totalité et il restera un anneau de lumière.