Indispensables pour optimiser l’optique adaptative des grands télescopes, les lasers du Mauna Kea strient le ciel nocturne dans un superbe time-lapse.
L’Observatoire du Mauna Kea héberge une dizaine de télescopes de 1 à 10 m de diamètre appartenant à différents pays au sommet du volcan Mauna Kea sur l’île d’Hawaï, à 4205 mètres d’altitude (la France dispose d’un télescope de 3,6m, le Télescope Canada-France-Hawaï).
Le photographe Sean Goebel est un familier des lieux ; il passe beaucoup de ses nuits au sommet du Mauna Kea, photographiant la beauté du ciel dans un site exempt de toute pollution lumineuse. Il a réalisé un très beau time-lapse, une vidéo montrant en accéléré l’activité nocturne de l’observatoire.
Outre les mouvements réguliers des coupoles et des radiotélescopes sous la voûte céleste, on remarque dans cette vidéo la présence de très nombreux lasers ; à quoi servent-ils ?
Comme l’explique Sean Goebel, les lasers sont utilisés pour suivre la turbulence atmosphérique (qui fait scintiller les étoiles et dégrade la qualité des images) qu’ils analysent plusieurs centaines de fois par seconde. Des calculateurs fournissent en permanence des corrections à des miroirs mobiles qui améliorent la qualité des images : c’est ce qu’on appelle l’optique adaptative.
Ces lasers, d’une puissance de 15 à 40 w, peuvent aveugler les pilotes d’avion. Au sommet du Mauna Kea deux observateurs se tiennent en permanence à l’extérieur par des températures glaciales et scrutent le ciel ; ils disposent d’une télécommande pour désactiver les lasers si un avion s’approche trop près. En outre les techniciens responsables des télescopes doivent fournir la liste des zones pointées par les lasers aux autorités militaires qui fixent les horaires et les zones interdites de façon à ne pas aveugler les satellites espions.
Si certaines séquences de cette vidéo montrent les coupoles du Mauna Kea éclairées sur fond de Voie lactée, c’est tout simplement parce que le croissant de Lune n’était pas encore couché.