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Au cœur d’Orion, plongée dans l’amas du Trapèze

Blotti au creux de la plus célèbre des nébuleuses, celle d’Orion, l’amas du Trapèze se dévoile dans un petit télescope d’amateur.

L’aile d’un papillon céleste :

Savez-vous que Messier 42, la nébuleuse d’Orion, est considérée comme la plus belle des nébuleuses ? Le spectacle qu’elle offre est certainement à l’origine de nombreuses vocations dans le petit monde de l’astronomie. Amusez-vous déjà à la localiser à l’œil nu loin de toute pollution lumineuse. Ensuite, pointez-la avec une paire de jumelles, vous trouverez qu’elle ressemble à une aile de papillon. Mais attention, n’espérez pas y voir de chatoyantes couleurs ! Elles ne se révèlent que sur les photographies. On peut penser que la nébuleuse est connue depuis fort longtemps, bien qu’on attribue sa découverte en 1610 à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc :

La nébuleuse Messier 42 photographiée avec une courte focale. © Alain Brodin

Ce vaste complexe nébuleux diffus se situe à une distance d’environ 1.350 années-lumière (AL). Les astronomes ont eut l’idée de sonder la nébuleuse en infrarouge. En effet, le cœur de celle-ci est caché par de la poussière. Bien leur en a pris, puisqu’ils ont ainsi découvert plusieurs centaines d’étoiles en train de naître. Pour conclure cette présentation, j’ajouterai que le diamètre de Messier 42 est estimé à 24 AL. Quant à sa masse, elle est environ 2.000 fois plus importante que celle du Soleil. Continuer la lecture de Au cœur d’Orion, plongée dans l’amas du Trapèze

Cederblad 211, l’étonnante nébuleuse ailée dans le Verseau

Tel un étrange oiseau cosmique, la nébuleuse Cederblad 211 semble déployer ses ailes dans la constellation du Verseau.

Nébuleuse par réflexion :

Le bestiaire cosmique est peuplé d’étranges créatures volantes. Après LDN 43, la chauve-souris dans Ophiuchus, voici Cederblad 211. Nous sommes cette fois dans la constellation du Verseau. Bien moins connue que sa célèbre voisine NGC 7293, Cederblad 211 est une nébuleuse par réflexion. Elle doit son nom à Sven Cederblad. Cet astronome suédois publia en 1946 un Catalog of Bright Diffuse Galactic Nebulae. Les nébuleuses par réflexion sont des nuages de poussières qui réfléchissent la lumière d’une  étoile proche :

Sh2-136, la nébuleuse du Fantôme. © A. Block/ Mount Lemmon SkyCenter/U. of Arizona

Un bel exemple de nébuleuse par réflexion est visible ci-dessus. Il s’agit de Sh2-136, la nébuleuse du Fantôme, qui se cache dans la constellation de Céphée. Continuer la lecture de Cederblad 211, l’étonnante nébuleuse ailée dans le Verseau

La nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) revisitée

L’astrophotographe Bob Fera vient de réaliser un somptueux portrait de la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) dans le  Verseau.

Spectacle cosmique éphémère :

La nébuleuse planétaire de l’Hélice (NGC 7293) se situe à 650 années-lumière dans la constellation du Verseau. C’est Karl Ludwig Harding qui l’observa le premier en 1824. Cet astronome allemand était déjà célèbre pour avoir découvert la planète naine Junon vingt ans plus tôt. Mais au fait, qu’est-ce qu’une nébuleuse planétaire ? Lorsqu’une étoile de moins de huit masses solaires arrive en fin de vie, elle projette dans l’espace ses couches externes qui forment une bulle gazeuse en expansion. Le  cœur de cet astre (qui va devenir une naine blanche) émet alors un puissant rayonnement ultraviolet qui ionise le gaz de la nébuleuse, lui donnant ses couleurs :

Cette magnifique image est l’œuvre de l’astrophotographe Bob Fera. Elle a nécessité plus de 29 heures de poses cumulées avec différents filtres. Quant au télescope utilisé, son diamètre est de 43 centimètres. C’est un spectacle éphémère à l’échelle de l’Univers, quelques dizaines de milliers d’années tout au plus avant que le gaz de la nébuleuse ne se dilue complètement dans l’espace.

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