Au milieu des myriades d’étoiles qui peuplent la Voie lactée, d’étonnantes nébuleuses obscures se dessinent à l’encre noire.
Dentelles noires :
Si vous admirez la Voie lactée une nuit d’été, elle vous fera penser à une bande laiteuse, à l’origine de son nom. Armé d’une paire de jumelles, vous découvrirez que sa lumière est produite par une infinité d’étoiles :
Pourtant, au milieu de cette rivière de lumière, on trouve de nombreuses nébuleuses obscures. Au début des années 1960, l’astronome Beverly Turner Lynds décida de les recenser. Près de 1.800 nébuleuses obscures sont ainsi rassemblées dans le LDN (Lynds Catalog of Dark Nebulae). Ces vastes nuages moléculaires (on y trouve de l’hydrogène moléculaire, appelé aussi dihydrogène) produisent un effet saisissant. Très riches en poussières, ils occultent la lumière de presque toutes les étoiles qui brillent derrière. Comme si un artiste cosmique avait fait couler de l’encre de Chine en pleine Voie lactée.
Zoom sur LDN 673 :
À l’aide d’une lunette de 102 millimètres de diamètre, Jean-Baptiste Auroux (voir sa galerie Astrobin) a enregistré pendant plus de six heures de poses LDN 673. Cet ensemble de filaments sombres mesure environ sept années-lumière de diamètre. Il se situe dans la constellation de l’Aigle (non loin du Triangle d’été), à 600 années-lumière de nous :
Les astronomes de l’Observatoire du mont Lemmon, en Arizona, ont également imagé cette nébuleuse sombre, avec un télescope de 81 centimètres de diamètre (voir le cliché). Ils estiment que ces nuages moléculaires pourraient contenir jusqu’à un million de masses solaires de plasma et de poussière.
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