La nébuleuse planétaire Hen 2-437 déploie délicatement ses ailes dans la constellation du Petit Renard, telle une libellule cosmique.
Deux astronomes pour une nébuleuse :
La modeste constellation du Petit Renard se situe sur le bord Est du Triangle d’été. Bien que cet astérisme ne compte aucune étoile brillante, il est très connu des astronomes pour héberger Dumbbell. Sa petite sœur Hen 2-437 est une autre nébuleuse planétaire, une catégorie d’objets célestes qui intéresse beaucoup les astronomes (lire à ce sujet Moisson de nébuleuses planétaires pour deux amateurs).
Cependant, Hen 2-437 est beaucoup plus discrète que Dumbbell. Avec une magnitude de 15, elle est indécelable dans un télescope d’amateur ! Un éclat aussi faible explique sa découverte assez récente, en 1946, par l’astronome germano-américain Rudolph Minkowski. Vingt ans plus tard, elle prenait place dans le catalogue créé par Karl Gordon Henize. Cet astronome américain touche-à-tout fut également astronaute à bord de la navette Challenger en 1985. Il mourut en 1993 (à l’âge de 66 ans) au cours d’une ascension du mont Everest.
Une nébuleuse bipolaire :
Les nébuleuses planétaires telles que Hen 2-437 se forment lorsqu’une étoile vieillissante de faible masse – comme le Soleil – atteint les dernières étapes de sa vie. L’étoile gonfle alors pour devenir une géante rouge, avant de cracher dans l’espace ses couches externes gazeuses. Puis l’astre se contracte lentement jusqu’au stade de naine blanche, tandis que le gaz expulsé est lentement comprimé et poussé vers l’extérieur par les vents stellaires.
En général, le gaz se répand tout autour de la naine blanche pour former une bulle (comme dans ESO 378-1). Mais dans le cas de Hen 2-437, le matériau éjecté par l’étoile mourante s’est écoulé sous la forme de deux jolies extensions bleutées parfaitement symétriques. Les astronomes pensent que la présence d’une autre étoile au voisinage de la naine blanche pourrait expliquer la symétrie des nébuleuses bipolaires en canalisant le flux de matériau. C’est le même phénomène qu’on observe avec Sh2-106, la nébuleuse qui déploie ses ailes dans le Cygne.
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