La fin de l’été 1859 a été marquée par une série d’éruptions solaires qui ont provoqué la plus grande tempête solaire connue à ce jour.
Le Soleil, un faux calme :
Le nouveau cycle solaire, qui a débuté fin 2019, devrait connaître son maximum en 2025. On observe déjà un accroissement significatif du nombre de taches à la surface de notre étoile. Elles n’ont pour l’instant pas provoqué d’incident majeur, puisque nous venons d’échapper à la tempête solaire d’Halloween. Mais ce calme relatif ne doit pas nous faire oublier que le Soleil peut parfois entrer dans de violentes colères. La plus impressionnante s’est produite à la fin de l’été 1859.

Une éruption en direct :
Le 1er septembre 1859, Richard Carrington, un astronome amateur anglais, profite du beau temps pour observer le Soleil avec son télescope. Il remarque immédiatement un énorme groupe de taches sombres à sa surface. Soudain, deux flash aveuglants apparaissent pendant quelques minutes dans ces taches. Carrington est le premier observateur à assister en direct à une éruption solaire.

La nuit suivante, les communications télégraphiques du monde entier subissent de nombreux dysfonctionnements. Les opérateurs font état d’arcs électriques et d’étincelles jaillissant des machines télégraphiques. Un peu partout, le ciel s’embrase.
Aurores boréales et australes :
De puissantes aurores colorées illuminent la nuit aux quatre coins de la planète. Dans les Caraïbes, les observateurs parlent d’un ciel en feu. Aux USA, on rapporte que les oiseaux se mettent à chanter, croyant que le jour va se lever. Voici ce qu’on peut lire dans le Baltimore American and Commercial Advertiser du 3 septembre 1859 : Ceux qui sont sortis tard jeudi soir ont eu l’occasion d’assister à un autre magnifique spectacle de lumières aurorales. Le phénomène était très similaire à celui de dimanche soir, bien que la lumière ait parfois été plus brillante et les teintes plus variées et plus belles. La lumière était plus forte que celle de la Pleine Lune, avec une douceur et une délicatesse indescriptibles.

Si le journal parle de deux nuits avec des aurores, c’est parce qu’une première tempête solaire a eu lieu le 28 août. Richard Carrington ne l’a pas vue, mais elle a affaibli le champ magnétique terrestre, ouvrant le passage au flux de particules énergétiques de la seconde éruption solaire. L’analyse de carottages glaciaires a permis de déterminer que la tempête solaire de 1859, appelée aussi l’événement de Carrington, a été la plus importante de ces 500 dernières années. On n’ose imaginer quel serait l’impact d’une tempête similaire aujourd’hui sur les réseaux électriques, les communications par satellite et les systèmes GPS…
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