En photographiant des détails sur la face cachée de la Lune, la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter nous dévoile en détail le cratère Pierazzo.
15 jours avant On The Moon Again, je vous propose de faire un petit tour du côté obscur de notre satellite naturel. Invisible depuis la Terre, la face cachée révèle ses reliefs aux orbiteurs lunaires.
Lancée le 18 juin 2009 (au cours de l’Année mondiale de l’astronomie), LRO (Lunar Reconnaissance orbiter) est une sonde d’environ 2 tonnes qui a été placée en orbite à moins de 50 km de la Lune pour en étudier la surface de façon approfondie. Sa caméra haute résolution (LROC) a même été capable de nous révéler les sites d’atterrissage d’Apollo. Cette fois-ci c’est Pierazzo qui est à l’honneur, un cratère d’impact d’un peu plus de 9 kilomètres de diamètre situé sur la face cachée.
Ce cratère a été nommé en 2015 par l’UAI (Union Astronomique Internationale) en l’honneur de la planétologue italienne Elisabetta Pierazzo (1963-2011) spécialiste des cratères d’impact.
Pourquoi la Lune a-t-elle une face cachée ? C’est tout simplement parce que sa période de rotation est égale à sa période de révolution (un peu plus de 27 jours). Il y a des millions d’années notre satellite naturel tournait beaucoup plus vite, mais les forces de marée qui s’exercent entre la Terre et la Lune ont ralenti notre voisine qui désormais fait un tour sur elle-même en même temps qu’elle fait un tour autour de la Terre. Les premiers hommes à avoir découvert la face cachée de la Lune sont les membres d’équipage d’Apollo 8 qui ont contourné notre satellite en 1968. C’est désormais la sonde LRO qui nous en envoie des images.
Comme de nombreux cratères sur la face visible (voir par exemple Tycho ou Copernic), Pierazzo présente un rayonnement qui s’étend sur plus de 100 kilomètres dans toutes les directions autour du point d’impact, des éjectas qui ont été formés au moment où l’astéroïde a frappé la surface lunaire. Sur cette image proposée par la NASA on remarque des traces sombres sur les parois du cratère : il s’agit de roches vitrifiées par la puissance de l’impact qui se sont écoulées avant de se figer sous la forme de dépôts vitreux sombres.
L’angle du cliché de Pierazzo acquis par la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter début décembre 2017 est comparable à la vision que nous pourrions avoir d’un cratère terrestre depuis un avion, mais l’atmosphère terrestre ne nous permettrait pas d’avoir une vue aussi nette de cette formation géologique !
Si vous avez envie de découvrir la Lune (la face visible bien sûr), CIELMANIA vous propose régulièrement des paysages lunaires à explorer.