Zoom sur un Sombrero céleste, la galaxie Messier 104

Le télescope spatial Hubble nous entraîne dans la constellation de la Vierge à la découverte de Messier 104, la fameuse galaxie du Sombrero.

Observée sous un bon ciel dans un télescope d’amateur, loin de toute pollution lumineuse, la galaxie Messier 104 fait immédiatement penser à un sombrero, ce célèbre chapeau de haute taille dont les larges bords protègent les Mexicains du Soleil. Située à une trentaine de millions d’années-lumière de la Terre, la galaxie a été observée pour la première fois indépendamment dans la constellation de la Vierge par les astronomes Pierre Méchain et Charles Messier en 1781 puis par William Herschel en 1784, mais il faudra attendre 1921 pour que l’écrivain et scientifique Camille Flammarion l’incorpore dans La suite du catalogue Messier, un additif au catalogue de 1781 dans lequel il ajoute dix-huit nouveaux objets célestes.

m104

Messier 104, dont la magnitude est de 8, se présente à nous presque par la tranche (son plan équatorial n’est incliné que de 6 degrés) tout en s’éloignant à la folle vitesse de 1.000 kilomètres par seconde. L’image ci-dessus a été réalisée par le télescope spatial Hubble

Comment classer Messier 104 ? Son disque fait penser à celui des galaxies spirales mais elle possède un énorme bulbe autour duquel gravitent plus de 2.000 amas globulaires alors qu’ils ne sont en général que quelques centaines dans les galaxies spirales classiques.

Il y a quelques années les images obtenues par le télescope spatial infrarouge Spitzer sont venues semer un peu plus le trouble en dévoilant un halo brumeux elliptique beaucoup plus volumineux rempli de vieilles étoiles comparable à ce qu’on observe dans les galaxies elliptiques. Les astrophysiciens, jamais à court d’imagination, on élaboré un scénario pour tenter d’expliquer l’aspect actuel de Messier 104 : dans sa jeunesse, il y a près de 10 milliards d’années, la galaxie a pris du ventre en capturant de vastes nuages de gaz et de poussière alors très nombreux dans l’Univers, prenant peu à peu la forme elliptique que nous lui connaissons aujourd’hui.

S’ils ne savent pas encore comment expliquer la présence d’un disque central au cœur d’une galaxie elliptique, les astronomes ont découvert d’autres galaxies qui semblent avoir suivi le même chemin que Messier 104.

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