Pour la première fois, une mission (Chang’e 4) prévoit de faire rouler un rover (chinois) sur la face cachée de la Lune d’ici la fin de l’année.
Les ambitions lunaires de la Chine semblent sans limite. Cela fait plusieurs années que des sondes chinoises sont envoyées en direction de notre satellite naturel. Leur nom : Chang’e, la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise.
En 2007 c’est Chang’e 1 qui est partie en reconnaissance (pour cartographier en 3D la surface lunaire depuis une altitude de 200 km), suivie trois ans plus tard par Chang’e 2. En décembre 2013, Chang’e 3 a emmené le rover Yutu (Lapin de jade) dans le Golfe des Iris. Après les Américains et les Russes, la Chine devenait ainsi la troisième puissance à déposer avec succès un véhicule sur la Lune.
Prudente, l’administration spatiale nationale chinoise (CNSA) avait prévu une mission de remplacement (Chang’e 4) si Chang’e 3 échouait. C’est Chang’e 4 qui devrait donc être utilisée pour se poser et rouler sur une face cachée bien différente de l’hémisphère lunaire que nous pouvons admirer depuis la nuit des temps : pas de mers mais une multitude de cratères d’impact.
Pourquoi cette différence ? Les planétologues pensent qu’en se refroidissant plus rapidement, la face cachée de la Lune s’est retrouvée avec une croûte plus épaisse, empêchant le magma lunaire de s’échapper.
En attendant de faire rouler la doublure de Yutu, la Chine doit d’abord réussir la première étape de la mission Chang’e 4 qui consiste à placer en orbite lunaire au mois de juin un satellite relais destiné à assurer les communications entre le rover (caché derrière la Lune) et la Terre. Si tout se passe bien, l’envoi du rover aura lieu six mois plus tard, en attendant une mission de retour d’échantillons du sol lunaire avec Chang’e 5 l’année suivante.