L’immense amas de galaxies niché dans la Vierge compte d’étranges spécimens, comme par exemple les jumelles de NGC 4411.
Une constellation difficile à visualiser :
Coincée entre le Lion à l’Ouest et la Balance à l’Est, la Vierge a une forme peu évocatrice. Cette grande constellation (la plus étendue après l’Hydre), n’évoque guère les grandes déesses de l’Antiquité qui y sont associées. Heureusement que sa plus brillante étoile, Spica, est facilement repérable. C’est au printemps que la constellation s’admire une fois la nuit tombée :
L’astronome Charles Messier fut le premier à y repérer des galaxies qu’il consigna dans son célèbre catalogue. Depuis plus de deux siècles, les progrès en matière d’imagerie astronomique ne cessent de nous révéler des détails dans cette fascinante portion de ciel.
Étranges jumelles :
Avec son miroir primaire de quatre mètres de diamètre, le télescope Victor M. Blanco est l’instrument idéal pour explorer les galaxies de la Vierge. L’une de ses dernières images (A Galactic Illusion) est tout simplement stupéfiante. On y découvre un nombre impressionnant de galaxies, de formes et de tailles variées. Spirales, elliptiques, barrées, il y en a pour tous les goûts :
Mais l’œil est rapidement attiré au centre du cliché par un superbe duo : NGC 4411, deux galaxies spirales jumelles. Un seul numéro pour deux objets ? Oui, car les instruments disponibles au moment de leur découverte à la fin du XIXe siècle ne permettaient pas de les dédoubler. NGC 4411A et B sont situées à environ 50 millions d’années-lumière toutes les deux. Une similitude de distance qui pourrait légitimement faire croire que ces deux galaxies sont reliées gravitationnellement. Pourtant, on ne distingue aucune trace de ce lien : pas de courant stellaire, pas de déformation des galaxies. Tout le contraire de ce que l’on observe par exemple avec NGC 4410 en haut de l’image. Les astronomes n’ont pour l’instant pas de réponse à cette bizarrerie cosmique. Contentons-nous donc de savourer visuellement le résultat :
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