L’une des premières images réalisées par le James Webb Space Telescope nous montre une petite partie de la nébuleuse de la Carène.

Image iconique :

Le cliché fera date : le 12 juillet 2022, les astronomes dévoilaient un stupéfiant cliché de la Carène réalisé par le JWST. Il s’agit d’une toute petite portion de l’une des plus grandes nébuleuses, découverte par un Français. En effet, c’est Nicolas-Louis de Lacaille qui mentionna le premier la nébuleuse de la Carène (NGC 3372) en 1752. L’astronome français était alors en mission dans l’hémisphère austral pour mesurer l’arc du méridien :

Cette nébuleuse en émission est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée. Imaginez : elle couvre une surface apparente de 3 degrés, soit six fois la Pleine Lune ! À la distance où se trouve la Carène (près de 9.000 années-lumière), cela représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière.

Rivages cosmiques :

L’image du JWST nous révèle le bord d’une immense cavité étoilée (bleue, en haut de l’image). Si le gaz et la poussière de la nébuleuse ont disparu à cet endroit, c’est parce qu’ils ont été chassés par les vents stellaires. Ces derniers sont produits par de jeunes étoiles chaudes et massives. Cette image évoque les rivages d’un océan cosmique, du nom de la série télévisée proposée par Carl Sagan dans les années 1980. Le rayonnement ultraviolet émis par ces jeunes étoiles érode lentement le bord de ces falaises (Cosmic Cliffs)  :

Le spectacle qu’offre la Carène nécessite de se rendre dans l’hémisphère Sud. Mais dans l’hémisphère Nord, nous nous consolons avec une autre superbe nébuleuse en émission, celle d’Orion. Dans quelques mois, elle enchantera nos longues nuits hivernales.

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