Nichée dans la constellation de la Baleine, la mystérieuse nébuleuse du Crâne a la particularité d’héberger un système stellaire triple.
Carte d’identité :
C’est à l’infatigable William Herschell que l’on doit la découverte le 27 novembre 1785 de la nébuleuse du Crâne. Cette nébuleuse planétaire est enregistrée en 246e position dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Patrick Moore, le gentleman de l’astronomie britannique, lui a également fait une place dans son catalogue sous l’appellation Caldwell 56.
NGC 246 est à rechercher dans la Baleine (Cetus), une discrète constellation rendue célèbre par la présence d’une étoile variable étonnante, Mira Ceti. La nébuleuse, de magnitude 10, se situe à 1.600 années-lumière de la Terre.
Deux, puis trois étoiles :
Les observations menées aux XIXe et XXe siècles nous ont permis de décrire le cœur de la nébuleuse. On y trouve un couple stellaire dont le membre le moins brillant est une naine blanche, HIP 3678. Cette étoile mourante, qui ressemblait à notre Soleil il y a très longtemps, a expulsé ses couches externes à l’origine de cette bulle de gaz. L’image ci-dessous nous est proposée par l’ESO :
En 2014, la puissance du Very Large Telescope a révélé un troisième astre, une très discrète naine rouge. Imaginez la danse macabre qui se déroule au cœur de la nébuleuse : les deux naines tournent l’une autour de l’autre et la troisième étoile orbite autour de ce couple moribond !
À savoir :
Les nébuleuses planétaires n’ont rien à voir avec les planètes. Ces nuages cosmiques ont été appelés planétaires parce qu’ils paraissaient ronds à travers les premiers télescopes. Les observations récentes ont montré qu’en réalité cette coquille est circulaire dans moins de 20% des cas. Nous savons qu’il y a des étoiles mourantes au centre de ces nébuleuses. C’est l’astre moribond qui a créé cette coquille en soufflant ses couches externes. Les astronomes ont toujours su que ces nébuleuses étaient temporaires. Ils pensaient à juste titre qu’elles s’estomperaient au fil du temps.
Ils étaient loin d’imaginer que deux décennies seulement suffiraient à montrer ces transformations. C’est ce qu’ont révèlé les images de Hen 3-1357 réalisées par le télescope Hubble en 1996 et 2016.
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