On l’appelle “vase étrusque” ou “Soleil Oméga” en référence à la dernière lettre de l’alphabet grec dont il prend la forme. Zoom sur un mirage inférieur.
C’est une bien curieuse image que nous propose le photographe Mohamad Soltanolkotabi : on voit le Soleil qui semble s’égoutter comme un nageur sortant de l’eau sur ce cliché réalisé à l’aube du 25 avril depuis Mataro, une ville du bord de la Méditerranée située au nord de Barcelone. La forme étrange que l’on remarque en bas du Soleil est la conséquence d’un mirage inférieur : c’est la présence d’une couche d’air plus chaude et moins dense juste au-dessus de la surface de la mer (encore froide à cette époque de l’année) qui en est responsable.
Cet étonnant phénomène porte le nom de “vase étrusque” ou de “Soleil Oméga” en raison de la ressemblance de notre étoile avec la vingt-quatrième et dernière lettre de l’alphabet grec (Ω).
La présence d’une couche d’air chaude à la surface de la mer provoque un phénomène de réfraction des rayons solaires : il se forme alors un mirage inférieur et l’image d’un deuxième Soleil apparaît juste en dessous de notre étoile en le touchant, un spectacle dont on peut suivre la progression sur cette série de photographies. Sur ce cliché de Mohamad Soltanolkotabi l’image du second Soleil est incomplète et la forme de vase étrusque n’est pas aussi spectaculaire que ce que l’on peut parfois admirer. Notez aussi la présence d’une tache solaire, AR 2652 (bien modeste par rapport à l’énorme tache solaire AR 2192).
Les Japonais sont particulièrement attentifs au “Soleil Oméga” qui est pour eux un signe de bon augure : ils ont donné à ce phénomène atmosphérique le nom de “Daruma”, une figurine à vœux modelée à l’image de Bodhidharma, le moine bouddhiste qui vécut il y a 2.500 ans et fut à l’origine de l’école Zen au Japon.
Rappelons enfin que l’observation du Soleil est dangereuse même quand il est à l’horizon ; il existe différents systèmes de filtration (voir les conseils donnés à l’occasion de l’éclipse partielle de Soleil du 20 mars 2015).