Il y a environ 40 000 ans que s’est produite une explosion stellaire dans la constellation du Taureau (qui abrite également la nébuleuse du Crabe) à environ 3000 années-lumière de nous. Une étoile à l’agonie a littéralement volé en éclats dans un violent soubresaut, devenant particulièrement lumineuse en même temps qu’elle projetait sa matière dans l’espace.
400 siècles plus tard il ne reste de cet astre qu’un pulsar, petit corps très dense en rotation rapide sur lui-même qui balaie l’espace de son rayonnement comme le fait un phare côtier.
Quant à la matière expulsée dans l’explosion elle a continué à s’étendre en se diluant au point de former aujourd’hui un réseau complexe de filaments d’oxygène et d’hydrogène qui sont illuminés lors du passage de l’onde de choc générée par la supernova.
Cette nébuleuse s’étend sur 150 années-lumière, ce qui représente un diamètre apparent équivalent à six fois celui de la Pleine Lune ! Un rémanent de cette taille ne nécessite pas de gros télescope pour être photographié : il aura suffit d’un téléobjectif de 300 millimètres de focale pour que l’astrophotographe amateur Emil Ivanov (un chanteur d’opéra qui vit en Bulgarie) réalise cette image.
Mais comme Simeis 147 est un objet céleste particulièrement discret, près de 50 heures de poses cumulées avec différents filtres au cours de l’hiver 2010-2011 ont été nécessaires pour en révéler la beauté et la finesse.