Revoilà STEVE, le mystérieux ruban lumineux violet

Depuis quelques années, les chasseurs d’aurores boréales découvrent parfois sur leurs clichés un curieux ruban de plasma surnommé STEVE.

Arc de plasma violet :

L’histoire de STEVE débute en 2016 lorsqu’un groupe de photographes (des membres du Alberta Aurora Chasers), parvient à photographier un curieux phénomène. Ils s’agit d’un arc de plasma scintillant, de couleur violette, qui s’invite sur leurs images d’aurores polaires. Ce ruban lumineux est systématiquement accompagné à sa base d’une barrière verte semblable aux draperies que l’on observe dans certaines aurores. Le phénomène a de nouveau été saisi en Alaska ce 23 septembre 2022 par le photographe Todd Salat (Aurora Hunter) :

Le ruban violet de STEVE photographié le 23 septembre 2022. © T. Salat (Aurora Hunter)

Depuis sept ans, les scientifiques se sont penchés sur le phénomène, qu’ils ont surnommé STEVE, et commencent à élucider quelques-uns de ses mystères.

Deux satellites traquent STEVE :

Les chercheurs ont d’abord conservé son surnom et en ont fait un acronyme : Strong Thermal Emission Velocity Enhancement (qui peut se traduire par forte accélération de la vitesse d’émission thermique). Ils ont ensuite mobilisé deux satellites pour traquer ce ruban lumineux. Le premier fait partie de la mission européenne SWARM (qui signifie essaim en anglais), un réseau de petits satellites chargés d’étudier les variations du champ magnétique terrestre :

STEVE est visible sur ce cliché réalisé le 15 septembre 2019 en Norvège. @ Markus Varik

Le second appartient à la mission THEMIS (Time History of Events and Macroscale Interactions during Substorms). Cette mission comprend un ensemble de cinq satellites qui traquent les aurores boréales. Les données recueillies, qui ont fait l’objet de plusieurs publications, ont permis de mieux comprendre ce qu’on observait.

Fausse aurore polaire :

On sait maintenant que si STEVE ressemble à une aurore polaire, ce n’en est cependant pas une. À l’origine, des explosions magnétiques appelées “sous-orages” se produisent à plus de 22.000 kilomètres de la surface terrestre. Elles donnent naissance à un ruban de gaz chaud, un flux de plasma à 3.000° C. Ce dernier traverse ensuite la magnétosphère terrestre en émettant une lumière mauve, le fameux ruban lumineux. Ces explosions magnétiques déversent également des flots de particules énergétiques qui forment la barrière lumineuse verte observée à la base du ruban. STEVE existe sans doute depuis très longtemps, mais la sensibilité croissante des boîtiers photographiques nous le révèle désormais.

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