Si Curiosity arpente depuis l’été 2012 le fond du grand cratère martien Gale (155 kilomètres de diamètre), c’est parce que cette région est particulièrement intéressante aux yeux des scientifiques.
En 30 mois d’exploration, le rover américain a croisé de nombreux affleurements rocheux et lits de cours d’eau asséchés ; mais l’objectif prioritaire était le mont Sharp, une montagne au centre du cratère haute de 5500 mètres, trop grande pour jouer le rôle d’un piton central comme on en observe dans les cratères lunaires (voir Copernic par exemple).
Au pied du mont Sharp, Curiosity a découvert la vrai nature de l’édifice : il s’agit d’un empilement de couches sédimentaires qui se sont accumulées pendant des dizaines de millions d’années.
Ces sédiments ont été amenés par des rivières (alimentées par la pluie et la fonte des neiges) qui coulaient en direction du centre du cratère Gale, à une époque où Mars, entourée d’une épaisse atmosphère, bénéficiait d’un climat chaud et humide. Le mont Sharp a commencé à se former lorsque l’eau a disparu et que les vents se sont mis à charrier les sédiments accumulés.
Jusque-là on pensait que Mars avait connu de brefs épisodes chauds et humides : la découverte de l’existence d’un lac au fond du cratère Gale et d’une montagne de sédiments signifie qu’un cycle hydrologique a été actif pendant des millions d’années sur la planète Rouge, laissant peut-être le temps à une vie microbienne de se développer.