Parmi les formations lunaires qui suscitent encore des interrogations, les cratères Messier tiennent une place de choix.
Un nom évocateur :
Quand on parle de Messier, on pense d’abord au célèbre catalogue qui recense les principaux objets nébuleux du ciel nocturne. Ce qu’on sait moins, c’est que l’astronome français Charles Messier (1730-1817) a également son nom sur la Lune. Tous les possesseurs d’une lunette astronomique ont déjà observé une curieuse formation dans la Mer de la Fécondité :
Il s’agit de deux cratères allongés dans le prolongement desquels s’étirent des trainées claires, le tout disposé selon un axe Est-Ouest. À l’époque de la Pleine Lune, l’ensemble devient très brillant, signe de la jeunesse (relative) de cette formation :
Ces deux curieux cratères ont été imagés à haute résolution par LROC (Lunar Reconnaissance Orbiter Camera). On peut également les admirer en relief (avec des lunettes appropriées) sur cette image stéréoscopique.
Triple impact rasant :
Situé le plus à l’Est, Messier est le plus allongé des deux cratères. Il mesure 15X8 kilomètres et sa profondeur n’excède pas 1.300 mètres. Sa forme elliptique prouve que l’objet impacteur qui l’a frappé est arrivé avec un angle très faible, de l’ordre de 15 degrés par rapport à la surface lunaire :
Son voisin, Messier A, qui mesure 16X11 kilomètres, a lui-même été formé par un double impact. Pour les planétologues, un cortège de trois morceaux d’astéroïde arrivant en rase-motte pourrait être responsable de la formation de ces curieux cratères et de leurs éjectas. Une probabilité sans doute très rare qui ne se retrouve nulle part ailleurs sur la surface lunaire. L’artiste Justinas Vitkus a représenté cette collision cosmique :
Quand l’observer :
Cette formation a la particularité d’être intéressante à observer à différents moments de la lunaison. Elle est accessible avec un grossissement d’au moins 50 fois. Quatre ou cinq jours après la Nouvelle Lune, les deux cratères se détachent nettement sous un éclairage solaire rasant. On pourra ensuite les pointer à nouveau à l’époque de la Pleine Lune. Même si leurs détails s’estompent avec un Soleil de plus en plus haut dans le ciel lunaire, ils sont alors beaucoup plus brillants que le fond sombre de la Mer de la Fécondité.
Vous pourriez aimer :
- Infographie : revivez le déroulement de la mission Apollo 11
- Insolite : le télescope spatial Hubble photographie la Lune
- Au Japon, les astronomes ont vu la Lune passer devant Vénus
Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook ou Twitter.