En admirant les images de l’amas Trumpler 14, on remarque immédiatement la présence d’une zone noire. Il s’agit d’un nuage opaque appelé globule de Bok.
Un très jeune amas d’étoiles :
S’il n’était pas si éloigné, l’amas d’étoiles Trumpler 14 pourrait nous offrir un spectacle aussi beau que celui des Pléiades dans une paire de jumelles. Mais à 8.000 années-lumière il n’y a que le télescope spatial Hubble qui soit capable d’en réaliser une image détaillée. Comme cet amas est très jeune (500.000 ans), il possède l’une des plus fortes concentrations d’étoiles massives et lumineuses de toute la Voie lactée.
Au milieu de cette multitude d’étoiles bleues et blanches, l’œil est attiré par une curieuse marque sombre. Aurait-on renversé par mégarde une goutte d’encre sur cette belle photographie ?
Un globule de Bok :
C’est à la fin du XIXème siècle que l’astronome américain E. E. Barnard remarqua le premier la présence sur ses clichés de « taches noires ». Elles faisaient penser à des gouttes d’encre posées sur un fond de millions de soleils. Barnard pensa longtemps qu’il s’agissait d’espaces vides d’étoiles (en 1927 il parlait encore de « trous sombres » dans son Atlas of the Milky Way, atlas dans lequel ces trous portent son nom suivi d’un numéro) avant de réaliser qu’il s’agit de nuages opaques de gaz et de poussière.
Ces nuages sont également appelés globules de Bok, en hommage à l’astronome B. Bok qui les étudia dans les années 1940. Les astronomes ne s’expliquent pas encore vraiment comment se forment de tels nuages moléculaires très froids, mais ils savent qu’ils sont susceptibles de s’effondrer sur eux-même pour donner naissance à de nouvelles étoiles.
À savoir :
- Trumpler 14 se situe en bordure de la nébuleuse de la Carène visible depuis l’hémisphère sud. C’est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée : elle couvre une surface apparente de 3 degrés (soit six fois la Pleine Lune) ce qui à cette distance représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière.
- Robert Jules Trumpler (1886-1956) est un astronome suisse-américain. Il étudia les amas d’étoiles ouverts et en enregistra 37 dans un catalogue qui porte son nom. Il effectua un tri de ces derniers uniquement en fonction de leur aspect visuel. Sa classification est toujours en usage.
Enfin, une image du ciel plein d’étoiles! Merci du fond du coeur. J’en rêvais dès ma plus tendre enfance (il y a environ 3/4 de siècle, en France) , ouvrant les volets pour avoir la chance d’en apercevoir. Maintenant, quand je veux en voir, je vais passer la soirée chez un de mes fils qui a une vue depuis Québec jusqu’aux Laurentides.
Bonjour Claudine, continuez à lever les yeux vers le ciel étoilé 🙂