Photographié depuis quelques années par des chasseurs d’aurores, un curieux ruban de plasma surnommé STEVE intrigue les scientifiques.
Une découverte récente :
Tout a commencé en 2016 lorsque des membres du Alberta Aurora Chasers (un groupe de chasseurs d’aurores boréales), ont partagé sur les réseaux sociaux leurs clichés d’un curieux phénomène. Ils avaient enregistré un arc de plasma scintillant, de couleur violette, qui s’invitait sur leurs images d’aurores polaires. Ce ruban lumineux était systématiquement accompagné à sa base d’une barrière verte semblable aux draperies que l’on observe dans certaines aurores. Le phénomène a de nouveau été photographié le 15 septembre 2021 en Norvège par Markus Varik.
Depuis cinq ans, les scientifiques se sont penchés sur le phénomène, qu’ils ont surnommé STEVE, et commencent à élucider quelques-uns de ses mystères.
Deux satellites traquent STEVE :
Ils ont d’abord conservé son nom et en ont fait un acronyme : Strong Thermal Emission Velocity Enhancement (qui peut se traduire par forte accélération de la vitesse d’émission thermique). Ils ont ensuite mobilisé deux satellites pour traquer ce ruban lumineux. Le premier est l’un des mini-satellites de la mission européenne SWARM (qui signifie essaim en anglais). Ces derniers sont chargés d’étudier les variations du champ magnétique terrestre.
Le second appartient à la mission THEMIS (Time History of Events and Macroscale Interactions during Substorms). Cette mission comprend un ensemble de cinq satellites qui traquent les aurores boréales. Les données recueillies, qui ont fait l’objet de plusieurs publications, ont permis de mieux comprendre ce qu’on observait.
Fausse aurore polaire :
On sait maintenant que si STEVE ressemble à une aurore polaire, ce n’en est cependant pas une. Le phénomène, qui est double, prend naissance au cours d’explosions magnétiques appelées “sous- orages” qui se produisent à plus de 22.000 kilomètres de la surface terrestre. Il y d’abord formation d’un ruban de gaz chaud (un flux de plasma à 3.000° C) qui traverse la magnétosphère terrestre à des vitesses supérieures à 6 km/s. Parvenu à une altitude d’environ 250 kilomètres, il commence à émettre une lumière mauve : c’est le fameux ruban lumineux.
Ces explosions magnétiques produisent également des flots de particules énergétiques qui s’enfoncent encore plus profondément dans l’atmosphère. Vers 100 km d’altitude, elles deviennent visibles sous la forme d’une draperie verte, la barrière lumineuse qui accompagne le ruban. Pour les scientifiques, STEVE existe en fait depuis longtemps ; on doit son observation récente à la sensibilité croissante des boîtiers photographiques.
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J’en avais photographié un à l’automne 2016 alors que je me trouvais dans le Vexin Normand. J’avais en vain interrogé Météo France.
Bonjour, vous n’avez pas pu photographier STEVE depuis le Vexin Normand, il n’apparaît qu’aux hautes latitudes (Alaska, Islande…) 🙂
Je suis en gaspésie et du côté sud..j’ai vu steve.. latitude +48°
Merci Gino, j’imagine que c’est un spectacle étonnant 🙂
Bonjour Jean-Baptist
J’ai discuté avec Markus Varik (auteur de la photo) et ai vu le phénomène de mes propres yeux hier soir, et il ne s’agit pas d’un arc sub-auroral (STEVE comme certains le nomment). D’autres images à l’appui l’ont confirmé, et cela ne ressemblait pas du tout aux ASA que j’ai déjà vu par le passé. De plus, ASA apparaissent pendant la phase de récupération des sous-tempêtes géomagnétiques, et les photos on été prises pendant la phase de croissance.
Bonjour Adrien, merci pour l’info ; mais alors qu’est-ce ?