Vue de face, la galaxie Messier 61 nous offre un spectacle saisissant dans le grand télescope de l’Observatoire Européen Austral (ESO).
Les astronomes connaissent bien l’amas de la Vierge, une concentration de plus de 1.500 galaxies assez proches de nous (entre 50 et 70 millions d’années-lumière) qui fut découverte par Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Cet astronome français classa les 16 plus brillantes de ces galaxies dans son célèbre catalogue, dont la fameuse galaxie du Sombrero, M 104. Attardons-nous sur l’une d’entre elles, la superbe galaxie spirale Messier 61 située à 55 millions d’années-lumière de nous.
Si elle est assez discrète dans un télescope d’amateur avec une magnitude de 10, la galaxie M 61 révèle toute sa beauté dans un grand instrument, comme nous le prouve cette image proposée par l’ESO.
L’histoire de la découverte de cette galaxie est amusante : elle fut observée pour la première fois indépendamment la nuit du 5 mai 1779 par l’astronome italien Barnaba Oriani et le français Charles Messier, mais ce dernier pensa qu’il s’agissait d’une comète. C’est donc Oriani qui fut crédité de la découverte.
Messier 61 fait partie de la famille des galaxies starbust, des galaxies qui connaissent un taux incroyablement élevé de formation d’étoiles, épuisant leur réservoir de gaz en très peu de temps (à l’échelle astronomique). Mais ce n’est pas la seule activité en cours dans M 61 ; les astronomes ont détecté une source de rayons X trahissant la présence d’un trou noir supermassif en son centre. Messier 61 détient également le record du nombre de supernovas observées dans les galaxies du catalogue Messier avec sept candidates.