Dans la constellation de la Grande Ourse, un panache rouge de gaz et de poussières s’échappe de la superbe Galaxie du Cigare.
Au cœur de la Grande Ourse :
Découvrir la Galaxie du Cigare (qui doit son nom à sa forme allongée) nous entraîne dans la plus connue des constellations. Il s’agit de la Grande Ourse (UMa pour Ursa Major), l’une des 48 constellations déjà identifiées par l’astronome grec Claude Ptolémée. Bien qu’elle soit très étendue, elle est souvent réduite à ses sept étoiles les plus brillantes. Vous le savez sans doute, leur disposition évoque une grande casserole. Les étoiles du manche de cet ustensile sont Alkaïd, Mizar et Alioth. Quant au contenant, il est délimité par Megrez, Phecda, Merak et Dubhe :

Pour commencer, prolongeons la droite Phecda-Dubhe. Puis armez-vous d’une paire de jumelles ou d’un petit télescope, et laissez-vous guider par les cartes de Stelvision. C’est ainsi que vous tomberez sur la Galaxie du Cigare (Messier 82) et sa voisine Messier 81.
Flambées d’étoiles :
Célèbre pour avoir été immortalisée par le télescope James Webb, Messier 82 se situe à environ 12 millions d’années-lumière. Elle a une magnitude de 8,5 et une taille apparente respectable (11X4 minutes d’arc). Si cette galaxie est souvent imagée par les amateurs, c’est probablement parce qu’ils apprécient particulièrement le contraste de formes entre M81 et M 82. Vous pouvez d’ailleurs admirer différents portraits de ce duo galactique sur le site Photon Millenium :

Laissons maintenant Messier 81 de côté et intéressons-nous à sa voisine. Sachant que de très longues poses photographiques révèlent beaucoup de détails, j’ai sélectionné une image réalisée par l’astrophotographe Christophe Vergnes. Son cliché (ci-dessous) totalise 45 heures de prises de vues avec une lunette de 150 millimètres de diamètre :

De part et d’autre de la galaxie, du gaz et de la poussière rougis sont expulsés par de puissants vents stellaires, probablement produits par l’explosion d’étoiles massives. De surcroît, on observe dans cette galaxie un taux de formation stellaire très élevé (SFR, pour Star Formation Rate). Voilà qui range Messier 82 dans la catégorie des galaxies starburst, ou galaxies à sursauts de formations d’étoiles. Mais à quoi doit-on ces flambées d’étoiles ? Très probablement à des interactions gravitationnelles avec sa voisine Messier 81. Pour conclure, je vous invite à aller voir les dessins de ce duo galactique réalisés par Bertrand Laville.
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