En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes. 

Faire œuvre utile :

Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :

Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :

Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste.

Mise en pratique :

Certaines occultations sont spectaculaires, comme ce fut le cas pour Bételgeuse en décembre 2023. Mais en règle général, l’étoile occultée est beaucoup plus discrète. Eric Barbotin s’est spécialisé dans ce type d’observations. Il nous explique : “La plupart des astéroïdes sont mal connus en terme de taille, particulièrement les plus petits. C’est donc faire œuvre utile que d’observer les occultations d’étoiles. Lorsqu’on assiste à une occultation positive, on obtient une “corde”. Plusieurs observateurs espacés parallèlement à la trajectoire de l’astéroïde mesureront des “cordes” différentes qui permettront de reconstituer assez finement le profil de l’astéroïde : 

Et puis il y a parfois d’étranges observations. Grâce aux occultations, on a découvert par exemple que certains astéroïdes avaient un satellite (comme (146) Lucina). Dans ce cas, la courbe de luminosité de l’occultation montre deux extinctions consécutives de l’étoile. Autre curiosité : l’occultation d’une étoile par (10199) Chariklo en juin 2013 a révélé la présence d’un anneau de matière autour de l’astéroïde. En règle général, on observe une simple occultation, comme dans le cas de (592) Bathseba :

En terme de matériel, il faut disposer d’un télescope, d’une caméra CMOS, d’un ordinateur et d’une liaison internet pour être parfaitement à l’heure, à la milliseconde près. Ensuite, on consulte les tables publiées sur le site OccultWatcher et il n’y a plus qu’à espérer un ciel clément.” Les données recueillies seront ensuite ajoutées dans la base de données SODIS, comme nous l’explique Arnaud Leroy :

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