La communauté astronomique est en alerte : sur Jupiter, la célèbre Grande Tache rouge connaît une transformation inédite depuis le 19 mai.
Un œil orange sur Jupiter :
C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur provient de l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface. La découverte de la GTR par l’astronome français Jean-Dominique Cassini date de 1665. Un petit télescope d’amateur suffit déjà pour admirer cette formation nuageuse ovale. Il semble pourtant qu’elle soit en train de changer d’aspect.
Sur une image réalisée le 19 mai par l’astronome amateur australien Anthony Wesley, un long panache de gaz (10.000 kilomètres !) s’échappe de l’anticyclone, donnant l’impression qu’il est en train de se désagréger.
Des signes précurseurs :
Depuis une centaine d’années environ les astronomes constatent que la Grande Tache rouge diminue. À la fin du XIXe siècle elle mesurait 40.000 kilomètres de long. Lorsque les sondes Voyager la survolèrent il y a 40 ans, elle ne faisait plus que 25.000 kilomètres. De nouvelles mesures réalisées en 2017 ont ramené sa taille à 16.000 kilomètres. Parallèlement à cette régression on observe un très net renforcement de la couleur de cet anticyclone. En outre de très nombreuses perturbations nuageuses apparaissent régulièrement dans le sillage de la GTR et s’étalent le long de la bande équatoriale sud. Mais le panache qui s’en échappe depuis quelques jours est totalement inattendu. Anthony Wesley avoue n’avoir jamais rien vu de comparable depuis 17 ans qu’il photographie Jupiter.
Un phénomène à surveiller :
Personne ne peut dire comment cette situation va évoluer dans les semaines à venir. La planète gazeuse géante se rapproche de nous jusqu’au 10 juin, date de sa prochaine opposition. C’est donc la période idéale pour suivre l’évolution de ce phénomène. Si les astronomes professionnels ne vont pas manquer de diriger leurs puissants instruments vers Jupiter, les amateurs ont aussi un rôle à jouer. Grâce aux progrès de l’imagerie numérique, ils sont suffisamment nombreux pour assurer une surveillance permanente. Et peut-être vivre en direct l’agonie de cette étonnante formation nuageuse…
Cette animation créée en modélisant les images obtenues par la sonde Juno permet de survoler et de plonger dans la haute atmosphère de Jupiter autour de la Grande Tache rouge. © NASA
Il est interessant de comparer les images de Voyager 2 prises en 1979 et celles de maintenant .
Louis
Oui, cette GTR n’a pas fini de nous surprendre…