Photographié en fausses couleurs par le satellite Sentinel-1A, le cratère de Manicouagan s’est formé il y a un peu plus de 200 millions d’années.
Il y a 214 millions d’années, un astéroïde est venu frapper ce qui est aujourd’hui le comté de Manicouagan dans la région de la Côte-Nord du Québec, au Canada, environ 300 km au nord de la ville de Baie-Comeau (et 10° de latitude plus bas que le cratère d’impact des Pingualuit, beaucoup plus récent). Il s’agit d’un des cratères d’impact les plus anciens et les plus importants de la planète. Partiellement détruit par l’érosion causée par les glaciers, il n’est pas facilement décelable sur le terrain, d’où son classement dans la famille des astroblèmes (tout comme Rochechouart en France).
Sa structure concentrique résulte des ondes de choc transmises par l’impact. Ceux-ci ressemblent un peu aux anneaux qui se forment quand un caillou est tombé dans l’eau.
Formé par l’impact d’une météorite d’environ 5 km de diamètre, le cratère peut facilement être observé depuis l’espace. La structure à plusieurs anneaux a un diamètre d’environ 100 km et l’anneau intérieur 70 km. Cette image a été obtenue par balayage radar depuis le satellite Sentinel-1A (image ESA). Les couleurs artificielles traduisent la diversité des terrains : alors que les tons bleus représentent des masses de glace et d’eau, les tons jaunes et orangés trahissent l’existence d’une végétation vieillissante variée mélangée à des plaques de neige et de glace. Le cratère a été inondé dans les années 1970 à la suite de la construction du barrage Daniel-Johnson : le réservoir est représenté par l’anneau bleu à droite de l’image, le centre du cratère étant occupé par l’île René-Levasseur.
Installé sur une orbite polaire depuis le mois d’avril 2014, le satellite Sentinel-1A est chargé d’une mission d’imagerie radar tous temps, de jour comme de nuit, pour les services terrestres et océaniques.