De grandes quantités d’oxygène ont été détectées dans SNR 0103-72.6, un rémanent de supernova situé dans la galaxie naine du Petit Nuage de Magellan.
On sait depuis plusieurs années que les éléments nécessaires à la vie se forment au sein des étoiles massives et sont dispersés dans l’espace lorsqu’elles explosent en supernova, mais le processus a rarement été photographié. Cette image réalisée par l’observatoire spatial Chandra révèle que la coquille de gaz de SNR 0103-72.6 (dont le diamètre avoisine 150 années-lumière) est principalement constituée d’oxygène ainsi que de néon et de quelques autres éléments chimiques.
L’oxygène est synthétisé par des réactions nucléaires à l’intérieur des étoiles au moins dix fois plus massives que le Soleil. Lorsqu’une telle étoile explose, son noyau s’effondre pour former soit une étoile à neutrons, soit, si elle est assez massive, un trou noir, et le matériau entourant le noyau est propulsé dans l’espace interstellaire.
SNR 0103-72.6 (pour SuperNova Remnant ou rémanent de supernova) est le reste d’une étoile massive qui a explosé il y a 200.000 ans dans le Petit Nuage de Magellan (SMC pour Small Magellanic Cloud), une galaxie naine satellite de la Voie lactée visible dans la constellation australe du Toucan. Tout comme le Grand Nuage de Magellan, le SMC fut découvert par le navigateur portugais Fernand de Magellan au cours de son grand tour de l’Amérique du Sud entre 1519 et 1522. Ces nébuleuses prirent ensuite son nom, honneur qui aurait pu revenir à l’astronome perse Al-Soufi qui les avaient signalées 500 ans plus tôt.
Depuis l’explosion de SNR 0103-72.6, la matière expulsée ne cesse de s’étendre et de se diluer dans l’espace, poussée par une onde de choc chauffée à plusieurs millions de degrés.
Nommé en l’honneur de Subrahmanyan Chandrasekhar, l’un des pionniers de l’astrophysique du XXe siècle, l’observatoire spatial Chandra a été lancé en 1999 par la navette spatiale Columbia. Son télescope est dédié à l’étude des émissions de rayons X émises par quelques-unes des sources célestes les plus énergétiques (trous noirs, supernovae, étoiles à neutrons…).