47 ans après Apollo 11, Margaret Hamilton enfin récompensée

Margaret Hamilton, la mathématicienne qui développa le logiciel de bord de la mission Apollo 11, a reçu la plus haute décoration civile des États-Unis.

Comme le raconte Florence Porcel dans son livre L’espace sans gravité, la misogynie est aussi une des caractéristiques de la conquête spatiale. Les femmes n’y ont jamais vraiment été bien accueillies et seules les tâches les plus ingrates leurs ont été confiées. On retiendra par exemple que les sept hommes du groupe Mercury 7 (Cooper, Carpenter, Schirra, Grissom, Slayton, Shepard et Glenn) iront tous dans l’espace alors que ce ne sera le cas d’aucune des 13 pilotes femmes du groupe Mercury 13, pourtant aussi méritantes.

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S’il est un domaine où les femmes sont employées, c’est dans le développement des instructions données aux ordinateurs (le software), un domaine jugé alors moins important que la partie électronique (hardware).

Recrutée en 1960 par la NASA comme programmatrice, la jeune mathématicienne de 24 ans Margaret Hamilton est chargée de corriger manuellement les programmes qui sont mis au point pour les missions Apollo.

L’ordinateur conçu pour la navigation et le pilotage des vaisseaux américains chargés d’emmener des hommes sur la Lune, l’Apollo Guidance Computer (AGC), n’a rien de comparable à ce qui existe aujourd’hui : sa modeste mémoire est vite saturée et Margaret Hamilton imagine des procédures pour lui permettre de traiter les données prioritaires en cas d’afflux massif d’informations.

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C’est sans doute ce qui sauve la mission Apollo 11. Le 20 juillet 1969, trois minutes avant que le LEM ne touche la surface lunaire, les alarmes signalent que l’ordinateur AGC est saturé. Mais l’équipe conduite par Margaret Hamilton a fait du bon travail : des programmes de récupération incorporés dans le logiciel permettent d’éliminer les tâches ayant les priorités plus faibles et d’exécuter les plus importantes. Apollo 11 peut se poser sans souci dans la mer de la Tranquillité avec à son bord Neil Armstrong et Edwin « Buzz » Aldrin, tandis que Michael Collins est resté en orbite lunaire.

Le 22 novembre le président américain Barack Obama a décerné la Presidential Medal of Freedom à Margaret Hamilton qui reçoit ainsi la plus haute décoration civile des États-Unis à 80 ans, un demi-siècle après le programme Apollo.

2 réflexions sur “ 47 ans après Apollo 11, Margaret Hamilton enfin récompensée ”

  1. bonjour. pas d’accord avec l’auteur de cet article. sauf erreur de ma part, c’est Neil qui a sauvé la mission en prenant les commandes en manuel (le film “first man” le démontre fort justement) alors que l’ordi de bord était en train de perdre les pédales car trop sollicité. ceci n’enlève rien a la qualité des travaux effectués par les “sans gloire” restés sur terre.

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