Nous voyons la Lune en noir et blanc. Mais en accentuant ses subtiles couleurs, nous pouvons retracer son histoire géologique.
Une autre vision de la Lune :
Quand nous pensons à la Lune, c’est une image en noir et blanc qui nous vient à l’esprit. Pourtant, si nous regardons attentivement un cliché de notre satellite naturel, on peut y distinguer de subtiles couleurs. De légères nuances de bleu, de orange et de rouge, qui trahissent les différentes compositions du sol. Car la Lune a une histoire géologique, tout comme la Terre.
Un lointain passé marqué par une intense activité volcanique et de multiples collisions avec des météorites. Le sol lunaire en garde le souvenir, et les couleurs nous le prouvent. Encore faut-il savoir les révéler et les interpréter.
Géologie lunaire :
Depuis les missions Apollo, nous avons d’assez bonnes connaissances sur l’histoire de la Lune, née il y a environ 4,55 milliards d’années. Différents âges géologiques s’y sont succédés. Du plus ancien au plus jeune, on trouve le Pré-Nectarien, le Nectarien (formation de Mare Nectaris), l’Imbrien (Mare Imbrium), l’Eratosthénien et le Copernicien. Ces âges correspondent à des périodes particulières de l’activité volcanique et météoritique. Par exemple, la plupart des mers sont apparues pendant les âges Imbrien et Eratosthénien, entre 3,8 et 3 milliards d’années. Parmi les cratères, les plus anciens ont environ 4 milliards d’années (Ptolémée, Hipparque, Deslandes…), le plus jeune est Tycho (0,1 milliard d’années).
Les orbiteurs lunaires Clementine et LROC ont réalisé les premières cartes en couleurs de la Lune. Elles confirment la relation qui existe entre coloration du sol lunaire et type de roches. Le rouge révèle la présence d’oxyde de fer, le bleu de l’oxyde de titane, le vert de l’olivine (silicate). Ce minéral se retrouve principalement dans les éjectas issus des cratères d’impacts comme autour de Copernic.
Des couleurs pour comprendre :
Depuis plusieurs années, l’astronome amateur Alain Paillou s’est spécialisé dans la colorisation des images lunaires. Une activité délicate récompensée en 2020 à l’occasion du concours « Astronomy Photographer of the Year ». Car il ne suffit pas de pousser au maximum la saturation des couleurs pour obtenir une carte géologique. Il faut partir de bonnes images lunaires (en se concentrant sur les régions les plus lumineuses) et les traiter avec méthode :
Un domaine dans lequel Alain Paillou est passé maître. Avec différents capteurs (caméras N et B ou couleur, appareil photo numérique), il a su optimiser le traitement des images à coloriser. De quoi en faire voir de toutes les couleurs à la Lune en créant de véritables clichés scientifiques qui nous racontent l’histoire géologique de notre satellite naturel.
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